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15 octobre 2012 1 15 /10 /octobre /2012 06:48

http://img.over-blog.com/183x276/2/52/66/04/a-partir-de-8-juin-2009/01-avril-2010/27-mai-2010/13-mars-2011/18-juillet-2011/therese_d_avila.jpg Nous fêtons aujourd'hui Ste Thérèse d'Avila, réformatrice du Carmel.

Cette espagnole de fort caractère, était enfant passionnée de romans de chevalerie, et était devenue très soucieuse de son apparence. A 18 ans, saisie soudain par l'amour du Christ elle s'enfuya littéralement  au carmel. Au bout de quelques années, elle commença à s'attiédir sérieusement. Jésus la réveilla à l'âge de 40 ans, et l'embrasa d'une ardeur qui ne la quitta plus. Réformant son ordre qui s'était beaucoup attiédi, elle rédigea pour ses soeurs de communauté plusieurs manuscrits décrivant avec beaucoup de détails et de précision le chemin d'union de l'âme avec Jésus, avec tous les pièges de chaque étape spirituelle.

En voici un extrait:

"SIXIÈMES DEMEURES : CHAPITRE I 

Les souffrances de l’âme vont croissant à mesure que le Seigneur accorde de plus grandes grâces. Quelques-unes de ces souffrances et comment se comporter. 


Parlons maintenant de la sixième Demeure avec l’assistance de l’Esprit Saint. L’âme, blessée par l’amour de l’Époux, recherche la solitude et écarte, autant que son état le permet, tout ce qui pourrait l’en priver. 

L’âme a vu l’Époux (sans le voir) et n’aspire qu’à se fiancer à lui et à l’épouser. Mais l’Époux veut qu’elle le désire avec plus d’ardeur. Elle aura à subir des peines extérieures et intérieures avant d’entrer dans la dernière Demeure. Seul l’avant-goût de Notre Seigneur, qu’elle a reçu dans l’oraison d’union, lui permet de tout endurer. Dans la septième Demeure, il n’en n’ira plus de même. Rien n’empêchera l’âme de se précipiter vers toute souffrance pour l’amour de son Dieu car, l’union intime et presque continuelle avec sa divine Majesté est une source de grand courage. 

Voici quelques peines extérieures.     
Toutes les âmes qui progressent ne seront peut-être pas conduites par ce chemin mais, je doute qu’elles soient entièrement exemptes des peines de la terre. Si je les rapporte, c’est pour faire comprendre aux âmes dans cet état ce qui se passe en elles et que tout n’est pas perdu. 

  1. Les moqueries et coups de langue de toutes sortes ; ils peuvent durer tout une vie. Des personnes avec lesquelles on a des rapports murmurent contre nous et même, des personnes avec lesquelles on en a pas. «Elle fait la sainte. Elle fait passer pour imparfaits ceux qui sont probablement meilleurs qu’elle.» Ceux qu’elle regardait comme amis la quittent et mettent volontiers la dent sur elle. 
  2. Les louanges. Cette épreuve, plus sensible que la première, cause un tourment insupportable à l’âme dans les commencements car elle sait clairement que tout son bien vient de Dieu. Ce tourment diminue bientôt, pour plusieurs raisons : 
    • L’expérience lui montre que les hommes distribuent promptement éloges et blâmes en sorte qu’elle ne tient plus compte, ni des uns ni des autres (le détachement). 
    • Le Seigneur lui fait comprendre que tout vient de Sa main de sorte qu’elle voit le bien dans une tierce personne en oubliant que c’est d’elle qu’il est question. 
    • Elle voit que quelques âmes font des progrès spirituels en s’inspirant de la bonne opinion qu’ils ont d’elle. 
    • Toute occupée à la gloire de Dieu, plus que des siens, elle devient délivrée de la crainte que les louanges ne lui soient une occasion de ruine. Advienne que pourra ! Quand une âme ne se ressent plus des louanges, elle devient encore plus insensible aux blâmes. Elle comprend qu’à travers ceux qui la persécutent, Sa Majesté la fortifie. Elle conçoit alors une tendresse particulière pour ces personnes. 
  3. Les grandes maladies. Les douleurs aiguës la jettent dans un accablement extérieur et intérieur. Elle ne sait plus que faire d’elle-même. À la vérité, ce degré extrême dure peu. Dieu n’envoie que des souffrances à notre mesure ainsi que la patience nécessaire pour les supporter. Il envoie également, d’une manière habituelle, d’autres souffrances très pénibles et des maladies de toutes sortes. Toutes les personnes sur la voie ne souffrent pas autant. Il appartient à Dieu de le décider.


Quant aux peines intérieures, elles sont bien plus douloureuses que les premières. Commençons par le tourment qu’on endure quand on tombe sur un confesseur de tant de circonspection, et de si peu d’expérience, que tout lui paraît suspect. Voyant des choses qui ne sont pas ordinaires chez une âme où il remarque, par ailleurs, quelques imperfections, il la condamne en mettant tout sur le compte du démon ou de la mélancolie. L’âme qui est agitée des mêmes craintes ressent alors de grands tourments, pires encore si elle se trouve en un temps de sécheresse. Durant cette tempête, elle ne reçoit aucune consolation divine. Il n’y a d’autre remède que d’espérer la miséricorde de Dieu. 

Et Celui-ci, lorsqu’on s’y attend le moins, la délivre soudain de tous ses maux. On dirait qu’il n’y a jamais eu de nuages. Notre Seigneur a combattu pour elle. Alors, elle reconnaît clairement sa misère et le peu dont nous sommes capables. Elle vient de comprendre cette vérité par l’expérience. 

Dans ces périodes de tourmente, la grâce demeure, mais elle est tellement cachée que l’âme n’aperçoit pas la plus petite étincelle d’amour de Dieu en elle-même. Par contre, elle voit ses péchés. Quel spectacle que cette âme abandonnée ! 

Elle prie mais c’est comme si elle ne priait pas car elle ne reçoit aucune consolation. Rien ne pénètre son intérieur. Quant à faire oraison mentale, ce n’est pas le temps. Les sens et les puissances en sont incapables. La solitude lui nuit plus qu’elle ne lui sert. D’autre part, être avec quelqu’un et s’entendre adresser la parole lui est un autre supplice. Ainsi, elle a beau prendre sur elle, elle porte dans tout son extérieur un chagrin et une mauvaise humeur visibles. Le meilleur à faire est de vaquer à ses occupations et de tout attendre de la miséricorde de Dieu. 

Les souffrances extérieures causées par les démons sont plus rares et moins pénibles, à mon avis[
1]. Quoi que fassent les démons, ils n’arrivent pas à lier les puissances ni à troubler l’âme comme les peines intérieures. La raison leur rappelle que le trouble ne va jamais au delà de ce que Dieu permet. 




SIXIÈMES DEMEURES : CHAPITRE II 
Divers modes par lesquels Notre Seigneur réveille l’âme ( délicieuse blessure et embrasement délicieux ). Ces faveurs très élevées et très précieuses sont, il semble, à l’abri de toute illusion. 

Notre petit papillon semble abandonné, mais il n’en est rien. Ces épreuves lui font prendre un vol plus élevé. 


DÉLICIEUSE BLESSURE

Que fait l’Époux pour que l’âme le désire davantage ? Il la réveille alors qu’elle ne s’y attend pas par de suaves et subtiles impressions qui partent du fond de l’âme. On a l’esprit occupé ailleurs et, tout à coup, comme un coup de tonnerre ou une étoile filante, Sa Majesté réveille l’âme. Elle n’entend aucun bruit, mais comprend parfaitement que Dieu l’a appelée. 

Celle-ci souffre alors d’une délicieuse blessure qui la pousse à désirer qu’il se manifeste de manière continuelle, mais il ne le fait pas. Elle en éprouve une peine très vive et en même temps, une joie beaucoup plus grande que dans l’oraison de quiétude (oraison des goûts divins ou des goûts spirituels), où il n’entre aucune souffrance. 

Comment faire comprendre cette opération d’amour où il semble y avoir quelque contradiction ? D’un côté, le Bien-aimé fait clairement connaître à l’âme qu’il est avec elle. D’un autre côté, il n’est pas tout à fait là puisqu’il l’appelle. Il l’appelle par un signe si certain qu’elle ne peut pas en douter, par un son de voix si pénétrant qu’il lui est impossible de ne pas entendre. 

C’est comme si l’Époux, de la septième Demeure où il réside, faisait entendre sa voix sans paroles distinctes et qu’aussitôt, tous les habitants des autres Demeures font silence : sens, imagination et puissances (ils ne sont pas absorbés comme lorsque l’on jouit de goûts spirituels ; ils se demandent toutefois ce qui se passe «sans entraver l’âme»). 

L’âme se consume alors de désirs et ne sait pourtant que demander parce qu’elle sent clairement que Dieu est en elle. Cette peine la pénètre jusqu’aux entrailles. 

C’est comme si le divin Archer retirait la flèche d’amour dont il l’a transpercée ou alors, comme si une étincelle du brasier enflammé qui est Dieu venait toucher l’âme en laissant une agréable douleur. Cet attouchement divin peut durer un bon moment ou passer très vite, selon qu’il le plaît à Sa Majesté. 

Il n’y a nulle illusion à redouter ici. Cette faveur, très sûre, ne peut être l’œuvre, ni des sens, ni des puissances (aucune industrie humaine ne peut nous la procurer), ni du démon. 

Unir une si grande souffrance au repos et à la jouissance de l’âme dépasse le pouvoir du démon qui est limité à la partie extérieure de l’être. 

Il n’y a que les faveurs de Dieu qui peuvent pousser l’âme à vouloir souffrir pour lui et à s’éloigner des plaisirs d’ici-bas. La seule chose à craindre de la part de celle qui reçoit une si grande grâce est de se montrer ingrate. Il faut tacher d’avancer toujours dans le service de Dieu et le perfectionnement de sa vie. Alors, Dieu nous comble de plus en plus. 

Si jamais on éprouvait quelque incertitude sur ce que l’on a éprouvé, alors ce serait le signe que l’on n’a pas éprouvé de véritables élans. Quand ils se produisent, l’âme les perçoit aussi clairement que lorsque les oreilles entendent des sons éclatants. 


EMBRASEMENT DÉLICIEUX


Il est une autre manière que Notre Seigneur utilise pour réveiller l’âme. Au milieu d’une prière vocale, tout à coup, il se produit un embrasement délicieux. C’est comme si un parfum pénétrant se répandait dans tous les sens. L’Époux est là. L’âme a le désir suave de jouir de sa présence tout en étant pressée de faire monter vers lui des actes de louanges très parfaits. Cette faveur, plus courante que la première, a la même origine mais n’est accompagnée d’aucune souffrance.  "

 

 

 

 

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