Quel est le diocèse catholique du Moyen-Orient qui a le plus grand nombre de fidèles?
ni le Caire, siège des Coptes, ni Beyrouth,siège des maronites..mais l'Arabie ou tout autre religion que l'Islam est interdite! Ils sont 2,5 millions de catholiques.
Ils sont de rite latin à 80 pour cent (les autres 20 pour cent sont affiliés aux Églises orientales, en particulier celles maronite, syro-malankare et syro-malabar) et les villes où vit la grande
majorité d'entre eux montrent un panorama impressionnant et se nomment Dubaï, Abu Dhabi, Doha et Riyad. Ils appartiennent à plus de cent nationalités différentes, mais les principaux sont les
Philippins, les Indiens et les Libanais.
Pour s'occupper d'eux, en tant qu'évêque vicaire apostolique, depuis 2005, il y a un capucin suisse d'origine modeste et d'un grand sens de l'humour, Mgr Paul Hinder. "Lorsque j'ai été nommé
évêque auxiliaire à la fin de 2003 - raconte-t-il - un de mes confrères évêques en Europe, m'écrivit: "Félicitations, mais je ne comprends pas ce que tu vas faire là-bas ". Je lui ai répondu du
tac au tac: "Merci pour les félicitations, mais n'oublie que mon diocèse compte plus de fidèles que le tien".
Son père était un pauvre fermier de Stehrenberg, en Suisse orientale. "S'il pouvait me voir aujourd'hui, quand j'entre et sors des palais des cheikhs et des gratte-ciel des grandes entreprises,
je suis sûr qu'il s'écrierait: "Mazette, Paul, quelle carrière!".
Mais il n'y a pas toujours de quoi rire dans les territoires sous la juridiction de Mgr Hinder.
Un vicariat, dans la tradition juridique de l'Eglise catholique, c'est une terre de frontière, où l'Église ne peut pas s'organiser complètement.
L'Eglise nombreuse de pèlerins, confié à l'évêque capucin, montre une physionomie unique en termes de quantité et de qualité. Environ la moitié du troupeau réside dans les prairies arides de
l'Arabie saoudite, où les groupes de prière opèrent dans la clandestinité jusqu'à ce que des incidents se produisent, comme il y a deux semaines. L'autre moitié, pour satisfaire ses besoins
pastoraux ne dispose que de 18 paroisses (pour être précis, 7 dans les Émirats arabes unis, 4 à Oman, 4 au Yémen, une au Qatar, deux à Bahreïn).
Cela signifie que les jours de fête, des milliers de personnes s'entassent dans les églises et les salles paroissiales, créant une foule qui n'a pas d'équivalent dans le reste du monde. Dix mille
personnes à chaque messe: "Imaginez une église où le vendredi (jour férié local, ndlr) ou aux messes dominicales, 10 messes se succèdent en dix langues différentes, chacune en présence de 5 à
10.000 personnes. Nous devons planifier les durées avec une précision d'horloger, réguler les flux à l'intérieur et à l'extérieur du bâtiment, la procession des fidèles s'approchant de
l'Eucharistie et retournant à leur banc, éviter les embouteillages dans les rues entourant l'église, et les allées et venues de stationnement".
Et le catéchisme? À Dubaï, arrivent six mille enfants, tous le même jour, à Abu Dhabi quatre mille. Ce n'est pas pour rien qu'on a décidé d'envoyer ici un évêque suisse, plaisante de nouveau Mgr
Hinder, qui a sa résidence et sa paroisse à Abu Dhabi.
Mais il veut être pris au sérieux quand il décrit le comportement de ses fidèles: "Je préfère être évêque ici plutôt que dans tout autre endroit au monde, y compris ma patrie, parce que nous
n'avons pas besoin d'aller à la chasse aux fidèles: ce sont eux qui viennent nous chercher et nous proposer des initiatives, et je dois les retenir parce qu'ils veulent en faire trop. Nos laïcs
identifient les besoins et les aident, ils visitent les détenus dans les prisons, mettent en contact les ambassades avec les personnels domestiques victimes d'abus par certains employeurs,
organisent des collectes pour ceux qui ont besoin de soins médicaux ou doivent rentrer chez eux et n'ont pas d'argent. Je dois veiller à ce que toutes ces belles initiatives restent au niveau de
la charité privée et non une réalité institutionnelle et sociale, parce qu'à ce moment, elles tomberaient inévitablement dans les mailles de la charia. "
l'attitude des émirats du Golfe est très différente de celle de l'Arabie saoudite. "C'est vrai, contre l'opinion publique, émirs et sultans des pays du vicariat ont donné leur accord pour la
construction ou la rénovation d'églises et de paroisses, dit Mgr Hinder. "Les raisons sont variées: certains dirigeants veulent faire belle figure au niveau international, démontrant qu'ils
éclairés et ouverts, d'autres ont étudié en Occident et se sentent redevables.
Le sultan d'Oman, critiqué pour son ouverture aux chrétiens, a répondu aux critiques: "J'ai étudié en Europe et à l'endroit où j'étais, une structure avait été mise à ma disposition afin que je
puisse prier dans une mosquée. Si l'Occident m'a donné un endroit où je pouvais pratiquer ma religion quand j'étais chez eux, il est juste que je donne un espace aux chrétiens qui sont nos hôtes
afin qu'ils puissent prier. "
via Benoit et moi