Le philosophe Antonio Gramsci, fondateur du Parti communiste italien, a trouvé la
foi avant sa mort en 1937, a affirmé mardi
un prélat du Vatican, donnant un caractère officiel à de vieilles rumeurs circulant en Italie où Gramsci jouit d'un grand prestige intellectuel et moral.
Mgr Luigi De Magistris, 82 ans, ancien adjoint de la Pénitencerie apostolique (un tribunal du Vatican chargé des problèmes de conscience) a fait cette annonce lors d'une conférence de presse de
présentation d'un album consacré aux images pieuses.
Antonio Gramsci, marxiste italien né en 1891, a passé les onze dernières années de sa vie en prison où l'avait jeté le régime fasciste de Mussolini.
Tuberculeux et souffrant d'hypertension, il est mort d'une hémorragie cérébrale le 27 avril 1937 dans une clinique religieuse, six jours après avoir été remis en liberté.
Selon Mgr De Magistris, le philosophe "avait dans sa chambre l'image de sainte Thérèse de l'enfant Jésus", et durant les derniers jours de sa maladie il demanda
aux religieuses "de lui apporter l'image de l'enfant Jésus" pour qu'il puisse l'embrasser.
"Gramsci est mort avec les sacrements, il est retourné vers la foi de son enfance", a affirmé le
prélat.
Antonio Gramsci est une prestigieuse figure intellectuelle italienne dont l'influence a dépassé les frontières de son pays. Une de ses théories les plus connues, qui a eu d'importantes
conséquences pour le PCI, porte sur le rôle des intellectuels qui ne se limite pas à produire du discours mais s'étend à l'organisation des pratiques sociales.
Le philosophe et ex-parlementaire communiste Beppe Vacca, président de l'Institut Gramsci, a rejeté les révélations de Mgr De Magistris. "Cette conversion n'est pas avérée, déclare
Giuseppe Vacca, président de la Fondation Gramsci. Et si elle devait l'être il n'y aurait pas de quoi se scandaliser ni s'émerveiller. Cela peut arriver à tout le monde."
CITE DU VATICAN, 25 nov 2008 (AFP)
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