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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 06:28

 

trouvé ici : http://www.unpretrevousrepond.com
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22 février 2011 2 22 /02 /février /2011 06:45

http://tableaux-restauration.fr/IMG/jpg/saint-pierre-ribera-gd.jpg--->http://lesirreguliers.unblog.fr/files/2009/03/papebenoitxvi.jpg

 

"La chaire de l’évêque de Rome représente donc non seulement son service à la communauté romaine, mais aussi sa mission de guide du Peuple de Dieu tout entier.

Célébrer la « Chaire » de Pierre, comme nous le faisons aujourd’hui, signifie donc attribuer à celle-ci une profonde signification spirituelle et y reconnaître un signe privilégié de l’amour de Dieu, Pasteur bon et éternel, qui veut rassembler toute son Eglise et la guider sur la voie du salut."

 

B.XVI

 

Bénis sois tu Seigneur pour ces pasteurs que tu nous donnes!

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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 06:36

dans le salon bleu de l'Assemblée Nationale. Alors que pour la première fois au Québec, le Tribunal des droits de la personne vient d'ordonner le retrait des symboles religieux dans les édifices publics au nom de la neutralité de l'État, les élus québécois ont voté à l'unanimité en faveur d'une motion gouvernementale affirmant que le crucifix resterait en place.

 

Québec répète avoir fait le choix d'une «laïcité ouverte», comme le prouve le projet de loi 94. Celui-ci stipule que les relations entre l'État et les citoyens doivent se dérouler «à visage découvert».

Trouvé ici, via le Salon beige

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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 06:55

en Roumanie! Une chaîne y diffuse désormais des séries coréennes qui remportent un grand succès. D'une part à cause de la totale nouveauté de la culture coréenne pour les spectateurs roumains, mais aussi parce que : "la série n’essaie pas de forcer l’audience avec des artifices tels que le sexe ou la nudité.", "Le public apprécie de tels programmes parce qu’ils permettent de s’évader dans une histoire avec des héros qui représentent des modèles parfaits de moralité, qui vivent dans un monde exotique dominé par la pudeur et la décence. Autant de concepts que le monde moderne a oubliés”.

"Le public en a assez des histoires spectaculaires et de l’humour gras. Alors, lorsque des chaînes font des offres vraiment nouvelles, la réponse est positive.”

Les séries coréennes l’emportent haut la main sur les telenovelas sud-américaines ou les productions nationales.

“Ce succès a également influencé la politique d’acquisitions des chaînes de télévision en Ukraine et en Bulgarie”

 

via le Courrier international

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18 février 2011 5 18 /02 /février /2011 00:00


AIMER EN VERITE


par l'abbé Pierre-Hervé GROSJEAN – Décembre 2007 – Eglise St Augustin (Paris)
Voilà. Je suis très honoré parce que je sais que les parisiens considèrent les Versaillais comme des provinciaux, alors je suis très impressionné de venir jusqu'à Paris, jusqu'à la capitale, vous parler ce soir. Je me présente en deux secondes, je suis donc l'abbé Pierre-Hervé Grosjean, j'ai 28 ans, je suis prêtre depuis 2 ans 1/2, et je suis vicaire à la cathédrale St Louis de Versailles. Et en plus de cela, mon Evêque ayant sans doute eu peur que je m'ennuie, m’a demandé de continuer des études supérieures, à Paris à l'Institut Catholique de Paris en théologie morale et plus spécialement en morale politique (éthique de défense). C'est un autre sujet passionnant, mais ce n'est pas tout à fait celui de ce soir. Et je remercie évidemment les AFC de me faire confiance et cette paroisse de m'accueillir.

 

DEUX PRECAUTIONS
Je voudrais, avant de commencer mon propos, prendre deux précautions. Je voudrais tout d'abord vous demander la permission, vous prévenir que je vais parler avec franchise, et que sur un sujet comme celui-là, la franchise peut parfois faire un peu mal. Je ne connais pas l'histoire de chacun, mais je ne peux pas faire autrement que de parler avec franchise, d'une part parce que quand on ne le fait pas c'est un peu ennuyeux, c’est pénible même, et parce qu’il y avait un étudiant qui m'avait assez marqué, un garçon qui devait avoir 21 ou 22 ans, il y a quelques années, j'avais fait ce topo-là devant un groupe d'étudiants et il m'avait dit à la fin (il était venu me voir ) « Mon père, j'ai quand même fait 6 ans d'aumônerie, pourquoi on me l'a jamais dit avant, pourquoi on ne m 'a jamais dit cela, en 6 ans d'aumônerie,

ça m 'aurait évité tellement de blessures » (il avait effectivement tout fait )

Et le coeur d' un prêtre, quand il entend ça de la part d'un jeune, il ne reste pas insensible. Et moi, ma trouille de prêtre, c’est de croiser un jour un jeune qui me dit « je vous ai eu comme aumônier, je vous ai eu en conférence, et vous ne me l’avez pas dit. Pourquoi vous ne me l’avez pas dit ? » Et c’est pour ça que je vais me permettre ce soir de parler avec franchise, pour qu’au moins, désormais, aucun de vous ne puisse dire « on ne me l’avait jamais dit ».


Je voudrais aussi bien préciser qu’il ne s’agit pas pour moi ni de juger les personnes, ni de porter un jugement sur les personnes, et donc je demande déjà pardon à ceux que je pourrais blesser, s’ils comprenaient mal mes propos. Il ne s’agit pas non plus de vous forcer à croire ce que je vais dire. C’est pas un lavage de cerveau. Je vous dis seulement ce que mon coeur de prêtre a envie de dire, je dirais même a besoin de dire. Et puis je vous laisse avec ça. Et j’espère que chacun prendra le temps d’y réfléchir, seul, entre amis et voilà. Ste Bernadette disait : « je ne suis pas chargée de vous convaincre, je suis chargée de vous le dire » Et puis… ça fera de la matière sur laquelle vous pourrez ensuite réfléchir et faire vos propres choix.


DEUX FAUSSES IDEES
Je voudrais commencer ce propos comme je le fais à chaque fois, en commençant par exposer deux fausses idées que hélas, je m’aperçois jour après jour, beaucoup de cathos ont dans leur coeur ou dans leur tête. Il y a deux idées qui traînent dans la tête des cathos, y compris des cathos. La première idée, ce serait que la morale de l’Eglise consisterait uniquement en une longue liste d’interdictions. Vous demandez à un type dans votre classe, dans votre cours, je ne sais pas quoi, vous lui demandez « c’est quoi pour toi, au niveau de la morale, un catho ? » 10 contre 1 qu’il vous répond « c’est quelqu’un qui couche pas avant le mariage » C’est un peu l’unique truc qu’il a dans la tête. On pourrait se dire « non, les vrais cathos c’est pas ça, eux ils ont une vision un peu plus large de la morale de l’Eglise »

Eh bien, j’aime à citer ce scout qui avait lui-même entendu ce brave topo, ce scout me pose la question à la fin (vous pourrez vous-même poser des questions à la fin, poser celle-là si vous voulez) « mon père, expliquez-moi, jusqu’où je peux aller sans que ça soit péché ?... » Mais ta question est complètement con, mon pauvre ! Ta question est affligeante ! Mais elle révèle quand même ce qu’il y a dans ta tête et dans la tête de beaucoup de cathos : c’est que la morale de l’Eglise nous donne une ligne jaune avec laquelle on essaie de flirter, c’est le cas de dire, et qu’on finira de toute façon par dépasser un jour ou l’autre, parce qu’une morale qui n’est que négative, une morale qui n’est qu’une suite d’interdictions, eh bien elle est triste et ennuyeuse. Et surtout, elle ne tient pas longtemps.


L’autre fausse idée, qu’on a dans la tête, c’est « l’Eglise, sur ce sujet-là, (on ne l’avoue pas en face au prêtre, mais on le dit entre nous), l’Eglise, quand même, est un peu ringarde. Quand même. ». Ça me fait marrer quand les familles m’invitent chez elles à dîner, (ça se fait beaucoup à Versailles), c’est très drôle parce que je regarde, j’observe un peu, surtout quand je ne connais pas les jeunes, les enfants qui sont là. Ils voient le curé arriver, ils assistent au dîner avec le curé que les parents ont invité à dîner, très bien, et c’est marrant de sentir que le jeune qui regarde ça, il dit « ce curé, il est gentil » Nos curés, nos braves curés, on les aime, on les respecte… Mais ils sont GENTILS. C’est-à-dire que là-dessus, à partir du moment où c’est ma vie privée, ma vie affective, c’est franchement pas le premier à qui vous allez raconter votre vie affective.

Pourquoi ? Parce que vous avez inconsciemment, l’impression que le seul truc qu’il va vous dire, c’est « arrête tes conneries. T’as pas le droit, c’est péché » C’est marrant, quand il y en a un ou une qui vient me voir (je vais essayer de ne citer personne, parce qu’il y en a qui sont là ce soir) pour m’expliquer que… qu’il est amoureux, amoureuse, voire plus, je sens… qu’il sent qu’il va s’en prendre une. Oui. Mais c’est terrible, parce que ça révèle une crainte de ce que peut me dire l’Eglise. L’Eglise serait contre. Ou l’Eglise serait déconnectée. Disant « lui, mais il n’imagine même pas ce que je vis… A la limite, il me parle de la Trinité, OK, mais alors… voilà »

Mes amis, je voudrais que, parce que ces choses-là sont quand même graves, c’est grave de penser ça, parce que ça bloque à mon avis beaucoup de choses, je voudrais qu’on comprenne que l’Eglise n’est pas ringarde sur ce sujet, mais surtout que l’Eglise, la première réaction de l’Eglise, le premier cri de l’Eglise devant l’Amour c’est que c’est beau. Relisez la Genèse : les premières phrases parlent du couple, dès les premières phrases on parle de l’amour conjugal, on parle de l’amour humain, et le cri de Dieu, c’est quoi ? « Et Dieu vit que cela était bon. Etait très bon »

C’est-à-dire que Dieu a voulu cette capacité d’aimer. Cette capacité d’aimer que vous avez en vous est ce que Dieu vous a donné de plus beau. Et donc l’Eglise ne peut être qu’émerveillée devant cette capacité d’aimer.

Quand quelqu’un vient me dire « je suis amoureux, je suis amoureuse » ma première réaction c’est de dire « c’est génial ! c’est immense, c’est grand ! C’est grand parce que tu es fait pour ça, tu es créé pour ça. Tu es créé pour aimer, tu es créé pour connaître sur terre ce face-à-face dans l’amour qui prépare ce face-à-face éternel que tu vivras au ciel. Tu es fait à l’image de Dieu en ce sens que tu es fait pour aimer. »

A l’image d’un Dieu qui est amour. Et en même temps, l’Eglise ne ment pas. Parce que l’Eglise vous aime elle ne vous ment pas. Et du coup elle vous dit « oui, c’est ce qu’il y a de plus beau en toi. Et en même temps, je ne vais pas te mentir, c’est aussi ce qu’il y a de plus fragile. »
Parce que depuis le péché originel, ton coeur est devenu fragile. Ta capacité à aimer est devenue fragile, vulnérable. La preuve, c’est que c’est là-dessus que tu peux être le plus heureux du monde, mais c’est aussi là-dessus que tu peux être le plus blessé. C’est là-dessus que tu peux rendre heureux, heureuse quelqu’un, mais c’est aussi là-dessus que tu peux faire, provoquer les plus graves blessures, dont certains ne se relèvent pas. Donc, oui, c’est immense, et en même temps c’est fragile.

C’est ce qu’il y a de plus beau en toi et en même temps c’est ce qu’il y a de plus fragile. Et donc oui, c’est devenu difficile d’aimer en vérité, pas impossible mais difficile, et là l’Eglise ne ment pas là-dessus, et donc tout ce que va dire l’Eglise, et tout ce que je vais vous dire dans quelques instants, il faut le comprendre comme cela : non pas comme un écran entre vous et l’amour, mais comme un écrin, j’aime bien cette image, c’est-à-dire vous savez ce que c’est un écrin, Mesdemoiselles quand votre fiancé vous offrira votre bague, énorme, de fiançailles, il vous l’offrira dans un écrin, parce qu’une pierre précieuse, justement, c’est magnifique mais c’est fragile, donc il la mettra dans un écrin. Un écrin c’est quoi ? C’est fait pour quoi ? A la fois mettre en valeur et protéger.

Eh bien tout le discours de l’Eglise, toute la morale de l’Eglise, mes amis, c’est pour mettre en valeur votre capacité à aimer et en même temps la protéger. La garder belle. Et voilà ma réaction quand quelqu’un vient me dire « je suis amoureux/amoureuse » : Très bien, génial ! C’est grand, tu es fait pour ça. Mais je vais t’aider, il va falloir que tu sois exigeant, pour vivre cela en vérité, pour garder cette capacité d’aimer que tu as reçue, la garder belle, la garder capable d’un vrai bonheur.

ÊTRE AMOUREUX ET AIMER
Alors je commence : ce n’est pas un cours magistral, je vais simplement vous donner quelques pistes de réflexion. Vous les poursuivrez vous-mêmes tous seuls, chez vous. Vous poserez des questions à la fin si vous voulez approfondir. Je voudrais d’abord donner comme première piste cette différence (c’est vraiment le B.-A. BA, mais je m’aperçois, encore hier, que c’est pas du tout évident même pour des gens qui ont quelques années de plus) la différence entre « être amoureux » et aimer. Qui rejoint la différence entre être sincère et être vrai.

Aujourd’hui, il faut être sincère. Le seul critère pour beaucoup d’entre nous, surtout pour notre génération qui est hyper affective (je me mets dans votre génération, je ne suis pas très loin) c’est que, tant qu’on est sincère, c’est bien. « Mon père, moi je pense que, moi je pense sincèrement que » Mais je m’en fous de ce que tu penses, mon pauvre ami ! Je m’en tape royalement ! Ce qui m’intéresse, c’est « est-ce que c’est vrai ? » Je m’en fous du sens que tu donnes à ce geste-là ! Moi je veux savoir le sens objectif de ce geste ! Moi je veux savoir la vérité de ce geste. Pas savoir ce que tu penses sincèrement etc. Parce que ça suffit pas ! Parce que je récupère chaque semaine des jeunes qui se sont sincèrement plantés. Pourtant ils étaient sincères. « Mon père, je croyais qu’il m’aimait. Mon père je l’aimais sincèrement. Je me suis planté » Qu’est-ce que c’est la différence entre être amoureux et aimer ? Être amoureux, c’est un sentiment. C’est vraiment le B.-A. BA que je vous donne, je vous promets ce n’est pas acquis.


LE SENTIMENT AMOUREUX
Être amoureux, c’est un sentiment. Un sentiment, c’est quoi ? C’est quelque chose que je ressens. Quelque chose qui, comme ça, naît un jour, je ne maîtrise pas d’ailleurs quand est-ce que je tombe amoureux. Je ne maîtrise pas non plus de qui je tombe amoureux. C’est un sentiment que je ressens, tout à coup. Une attirance, un désir qui je ressens. Ce désir, je m’aperçois de plusieurs choses : tout d’abord, il est fluctuant. « Mon père, c’est extraordinaire, je suis fou amoureux de… Marie-Eglantine (on est à Versailles), de Marie-Eglantine (dans le 8e…) Extraordinaire, c’est HALLUCINANT. Je suis fou d’elle. » très bien. Mais… il y a trois semaines, tu es venu dans ce même bureau, me dire que tu étais fou de… Marie-Hermance. « Ah oui, mais non, non, mon père, c’était il y a trois semaines. Ça s’est évanoui. Depuis samedi soir dernier, je me suis aperçu que, vraiment, c’était Marie-Eglantine. Truc de fou. » Sentiment amoureux ? Mais c’est normal ! C’est tout à fait plausible. Le sentiment amoureux, c’est les montagnes russes, il est fluctuant. Je peux très bien tomber amoureux de plusieurs filles dans ma vie ! Il y a pleins de filles dont je pourrais potentiellement être amoureux. On peut très bien tomber amoureux trois semaines après son mariage. De sa voisine. Mais ne rigolez pas, ça arrive. Un prêtre peut très bien tomber amoureux. Le col romain ne protège pas, pas complètement. On choisit les dames sacristie pour cela, pour qu’il n’y ait pas trop de tentations. Elles ont un certain âge, un certain style… (rires) Mais voilà ! Le sentiment amoureux, il est aussi au départ assez teinté d’égoïsme. Parce que j’ai autant besoin d’être aimé que d’aimer. « Mon père, c’est extraordinaire, je suis complètement folle de Charles-Edouard » Bien ! « et on sort ensemble » Ouais. (rires) Et pourquoi ? « Mais parce que je l’aime, je l’aime,

je l’aime.. » Je n’ai pas pu m’en empêcher, il faut que je lui dise : ok, et pourquoi tu l’aimes ? « Mais parce que quand il est là je me sens hyper forte, vraiment, je me sens sereine, tout ça… Il m’a vraiment aidé… à oublier… avant… Loïc, et puis… Et puis vraiment, quand je suis dans ses bras, je retrouve la confiance en moi qui me manquait, je me sens sûre de moi… (poing sur la table) » Ok, d’accord. Mais c’est super égoïste ! ça veut dire que tu l’aimes pour ce qu’il t’apporte ! Tu ne l’aimes pas encore pour ce qu’il est mais pour ce qu’il t’apporte, et c’est normal tu es amoureuse. Tu ne l’aimes pas encore, tu es amoureuse. Il est extraordinaire. Tu l’aimes tel que tu le rêves, pas tel qu’il est. Voilà le sentiment amoureux.

 

L’AMOUR
Heureusement, heureusement, l’amour, c’est très différent. Aimer c’est très différent. Aimer, c’est un choix de la volonté, je t’aime égal non pas simplement je te désire, parce que ça on peut en désirer plusieurs, mais je t’aime égal je te choisis. Parmi toutes celles dont je pourrais être amoureux, parmi toutes celles dont j’ai été amoureux, je te choisis, toi. Et je te choisis d’un choix libre, d’un choix mûr, d’un choix réfléchi, je te choisis telle que tu es, avec tes défauts, tes pauvretés, tes fragilités. Je te choisis pour ce que tu es, pas simplement pour ce que tu m’apportes. Et je te choisis, forcément, pour toujours ! Le premier qui ose dire à l’autre « je te choisis pour trois mois »… Autant on peut être amoureux pour trois mois, trois semaines, tout à coup, folle passion, et puis au bout de 6 mois, on s’aperçoit que finalement la passion est moindre. Par contre, « je te choisis », c’est pour toujours !

Aimer, c’est un acte de la volonté libre ! Le jour où vous vous mariez, le prêtre ne va pas vous demander : « est-ce que vous êtes amoureux ? » Il s’en fout Il imagine, c’est quand même plus simple. Il va vous dire « est-ce que tu VEUX ? » Oui, je le veux. L’échange des consentements, c’est ça. C’est pas : « oui, je ressens… hyper fort… Oui, je le veux ! »
Pourquoi ? Parce que vous ne pouvez pas promettre à l’autre d’être amoureux toute votre vie. Ça sera fluctuant. II y aura des moments où se sera la passion folle, d’autres moments où ce sera plus dur. Vous ressentirez moins. Par contre, vous pouvez lui promettre de vouloir l’aimer toute votre vie, ça oui, ça vous pouvez le faire. Voyez, la différence entre être amoureux et aimer, et vous comprenez qu’il ne suffit pas d’être amoureux pour construire quelque chose. Il va falloir prendre le temps de passer à la capacité d’aimer, passer à ce choix, préparer ce choix. Ça demande du temps !
On ne peut pas dire « je t’aime » au bout d’une soirée ! On ne peut pas dire je t’aime au bout de cinq jours de JMJ ! C’est une catastrophe les JMJ ! (rires) Je peux vous le dire ! Incroyable ! « Mon père, on ne se connaissait pas, mais voilà, on s’est rencontré aux JMJ, c’était très fort, la veillée avec Benoît XVI, j’étais à côté d’elle, elle tenait le lampion, le lumignon… » Texto ! texto ! « On a dit le chapelet ensemble, c’était extrêmement fort, et du coup… du coup je suis sorti avec elle après. » Super… Si le chapelet ça te fait cet effet, mon vieux… (rires) Mais texto ! « Mais mon père puisqu’on a dit le chapelet ensemble, ça ne peut être que bien, ça ne peut être que béni de Dieu ! » Mais je t’en foutrais ! Mais n’importe quoi ! C’est que t’es fou amoureux, alors le chapelet à deux, forcément, ça fait pouêt-pouêt dans ton coeur. Pour une fois que tu ressens quelque chose quand tu pries,
ce qui n’est jamais le cas quand tu es au pied de ton lit le soir, c’est sûr… Et voilà. Et voilà. Et tu dis je t’aime, alors qu’en fait tu es amoureux, c’est tout. Je rigole, mais je l’entends ! « Mon père, on était à Paray le Monial, au forum des jeunes, on a pris un temps d’adoration, un rayon de soleil à travers le vitrail, texto, sur elle… J’ai pris ça pour un signe, je lui ai dit ! » (rires) texto ! Mon Dieu… ça suffit pas ! C’est beau, d’accord. Je préfère ça que « j’étais aux Planches, j’ai chopé, et ensemble… » (rires) ok. C’est plus spi, d’accord. Mais il manque quelque chose, quand même.


PASSER DE LA SINCERITE A LA VERITE
Et c’est là que je voudrais qu’on passe de la sincérité à la vérité. Ça veut dire quoi ? Pourquoi, mes amis, parmi vous beaucoup se plantent ? Parmi vos amis ? Parce que justement, ils se contentent d’être amoureux pour poser des paroles, pour poser des gestes, qui veulent dire beaucoup plus, qui veulent dire en fait « je t’aime ». Or ils ne sont qu’amoureux.
Et là je vais être concret : quand vous embrassez une jeune fille, messieurs, quand vous embrassez un garçon, mesdemoiselles, ça veut dire quoi ? Ce geste est beau, pas seulement s’il est sincère, c’est-à-dire je mets à part ceux qui jouent, ceux qui font ça par jeu. « Mon père mais nous, on est sincère » ok. Ça suffit pas. Ce geste est beau s’il est vrai. C’est-à-dire si vous lui donnez sa plénitude de sens. Ce geste veut dire, déjà, qu’on se donne. On ne se donne pas totalement, ce sera la relation sexuelle, mais c’est déjà la promesse d’un don, c’est déjà le premier pas vers le don total. La preuve, c’est que ça annonce souvent, pas longtemps après, un don total. C’est déjà une façon de se donner.
Et donc ce geste est vrai si effectivement, dans votre coeur, vous êtes prêt à vous donner. Jean Paul II disait : « il faut que les gestes de votre corps soient le langage de votre coeur. » Aucun décalage entre ce que je montre et ce que je vis à l’intérieur de moi. Le problème, c’est quoi ? C’est que vous allez me dire, « mais mon père, vous êtes un peu idéaliste, c’est bien ce que l’on pensait, vous êtes un peu déconnecté, c’est qu’aujourd’hui, ça ne veut plus dire ça ! Aujourd’hui on embrasse beaucoup plus facilement, il faut le comprendre ! » Mais oui, mais c’est ça le drame. C’est qu’aujourd’hui, on s’habitue à poser des gestes sans qu’ils soient totalement vrais. On s’habitue du coup à poser facilement des gestes qui peu à peu ne veulent plus dire tout ce qu’ils devraient dire.

Et du coup ces gestes peu à peu sont usés, appauvris. Pareil pour les paroles. On ne peut dire je t’aime à quelqu’un que si on est sûr d’être capable de lui dire je te choisis. Je te choisis, pour toujours. Ou alors, soyez francs, dites lui je t’aime pour trois mois ! On ne peut pas dire je t’aime si on n’est pas prêt dans son coeur, à choisir. Ça ne veut pas dire je t’aime bien, ça ne veut pas dire je t’aime pour voir si ça marche ou pas ! « Mon père on sort ensemble » Bon. Ça va jusqu’où ? « on s’embrasse, pour l’instant » d’accord. Ça veut dire quoi pour toi ? « pff… ben ça veut dire que je l’aime bien ! » Et pour elle, ça veut dire quoi ? « ah ben je ne sais pas… on va pas non plus philosopher longtemps avant de… C’est un peu chaud, voilà… » Je dis : « attends. Dans le feu de l’action, ok. Mais après ? « Vous ne vous êtes pas demandés, vous n’avez pas vérifié ce que ça veut dire pour l’un et pour l’autre ? Vous n’avez pas vérifié si ça veut dire la même chose pour les deux ? Vous n’avez pas vérifié qu’il n’y avait pas de décalage

entre vous sur le sens que vous donnez à ce geste ? C’est un peu dangereux, mon ami. » Parce que c’est comme cela que les blessures arrivent. Parce que justement, bien souvent, on ne met pas la même chose derrière ce même geste. Et c’est comme cela qu’on découvre que l’autre a été profondément blessé alors que nous on s’en sort comme ça, rapidement, facilement. Mes amis, voilà le coeur du truc. Il s’agit, si vous voulez vraiment construire un bonheur vrai, garder à ces gestes et à ces paroles toute leur vérité.


EVITER D’AVOIR UN COEUR USE
L’enjeu, c’est quoi ? Ce n’est pas d’éviter le péché. C’est bien plus profond que ça. L’enjeu, c’est d’éviter d’arriver à 25 ans avec le coeur usé. L’enjeu, c’est de savoir ce que vous donnerez à votre fiancée quand vous l’embrasserez, votre fiancée, elle vous demandera ça veut dire quoi, pour toi ? Mais ça veut dire je t’aime ! Mais oui, mais tu l’as déjà dit, c’est ce que tu disais déjà à la précédente. Et puis aussi à la précédente avant. Et puis tu l’as déjà dit 10 fois, ça. Alors, comment veux-tu, moi ta fiancée, que je puisse te croire ? tu l’as déjà tellement dit ! tu l’as déjà posé, tu l’as déjà tellement dit à tant d’autres ! Tu l’as déjà dit si facilement ! Comment veux-tu que je m’appuie sur ce geste, que je m’appuie sur cette parole pour savoir que je peux construire avec toi ma vie ? Sur quoi je m’appuie ? Qu’est-ce qui me dit que je ne suis pas une parmi d’autres ? Un parmi d’autres ?

C’est ça l’enjeu, voyez : Et je vois des garçons ou des filles de 25 ans qui effectivement, se sont donnés facilement, se sont embrassés facilement, se sont donnés totalement facilement, souvent, trop tôt, trop vite, et du coup, à 25 ans ils sont des coeurs usés, ils n’arrivent pas à s’engager. Ils n’arrivent pas parce qu’ils n’ont rien à donner de neuf, ils n’ont rien à montrer pour prouver leur amour, tous ces gestes-là ne veulent plus rien dire, ils les ont tellement posés. C’est ça, le véritable enjeu. Je voudrais que vous compreniez. Souvent, on me dit « mais l’abbé, c’est bon… laissez-nous tranquilles, on s’éclate jusqu’à 25 ans, et puis voilà ! On trouvera bobonne, on sera sage, on aura un métier, on s’arrêtera, on se calmera, on s’installera et puis voilà ! et puis on sera (je suis sûr, c’est la volonté de vous tous !) un foyer solide, fidèle etc. ». Même ceux qui s’éclatent et qui font n’importe quoi ne me disent pas « quand je serai plus vieux, je me marierai et je tromperai ma femme toutes les trois semaines ! » Non ! Ils me disent : « à 25 ans je me calmerai, je m’arrêterai, je serai sage. » C’est une illusion terrible. Parce que je vais vous dire, et je le vois quand je prépare des fiancés au mariage, à 25 ans, mes amis, vous serez le résultat des 10 années qui ont précédé. 15 ans-25 ans, toute votre vie dépend de ces 10 ans-là. Et je connais peu d’exceptions. Quand je vois des fiancés arriver pour se préparer au mariage, je n’ai pas besoin de leur poser beaucoup de questions. Quand je vois ce qu’ils sont, je peux deviner ce qu’ils ont été.


Vous êtes dans les dix années les plus importantes, les plus essentielles de votre vie. Tout ce que vous allez construire dépend de ce que vous vivez pendant ces dix ans-là. Ce n’est pas à 25 ans qu’on trouve la capacité d’être fidèle à sa femme ou à son mari. Et je peux vous dire que le prêtre que je suis, qui entend en confession des jeunes époux ou épouses, 28 ans, 29 ou 30 ans, qui ont trois ans de mariage, « mon père je l’ai trompé.

Mon père je me suis planté. » Effondrés. Et pourquoi ? Quand on tire les ficelles : « mais parce qu’on s’est pas préparé » On s’est éclaté. On n’a jamais appris à dire non, on n’a jamais appris à dire : pas maintenant, on n’a jamais appris justement à faire la différence entre un sentiment amoureux et le fait d’aimer. Je pense à un jeune couple que je connais bien : au bout d’un an de mariage, folle amoureuse de son collègue de bureau. Alors effectivement, on a un désir immense, on s’est engueulé, période de froid, machin… Le collègue sympa arrive, machin… On ressent une attirance pour l’autre, on s’étonne, et puis du coup… On n’a pas appris à être maître de ses sentiments, on n’a pas appris à discerner, à se poser, et du coup, puisque je ressens une attirance pour lui, c’est que je me suis trompée avec l’autre ! Du coup, je… Mais non ! ça peut très bien arriver, justement, qu’on tombe amoureux, qu’on ait un désir… Mais on sait ce qu’on veut ! On sait qui on a choisi ! on sait à qui on a donné sa parole. Et on sait qu’on est libre, du coup, par rapport à ses sentiments ! Moi, si je tombe amoureux demain, non pas de Madame caté ou je ne sais pas quoi… voilà… (rires), mais d’une étudiante de la catho, et bien, ça peut très bien arriver, d’avoir un désir, de ne pas être insensible, au charme féminin de telle ou telle, mais je sais ce que je veux, je suis libre, et donc je ne vais pas nourrir ce sentiment-là. J’ai appris à me garder. J’ai appris cette maîtrise de soi au service de ce que j’ai choisi.


Voyez, c’est ça l’enjeu pour vous, maintenant ! Ce n’est pas à 25 ans qu’on se prépare au mariage. On commence à 15 ans, et on a dix ans pour s’y préparer. Ce n’est pas à la veille de son mariage qu’on dit : « maintenant je suis un mec bien » « maintenant je suis une fille réglo. » Non ! Regardez les sportifs qui préparent les jeux olympiques : ça m’impressionne toujours. Tous les 4 ans, les gars ils ont un entraînement pendant 4 ans, ils vont se lever chaque matin pour faire des exercices, pour se préparer, ils vont souffrir, pour se préparer pour UNE épreuve, qui a lieu dans 4 ans. Incroyable Ce n’est pas la veille de l’épreuve qu’ils disent « allez maintenant je fais une bonne performance, c’est bon, je réussis » Non. Ils arrivent le jour de l’épreuve : 4 ans d’entraînement. Le fruit de 4 ans d’efforts. Et vous ne trouvez pas que votre couple mérite autant qu’une course olympique ? C’est ça l’enjeu. L’amour se prépare. Ça a l’air bête de vous le dire, mais l’amour se prépare. L’amour demande une longue et lente préparation du coeur. Vous mettez 6 mois, parfois beaucoup plus, à avoir votre permis de conduire. Expliquez-moi comment vous pouvez sortir avec une fille que vous connaissez depuis 3 mois. C’est quand même plus compliqué d’apprendre à aimer que d’apprendre à conduire ! L’amour se prépare, pour que vous puissiez avoir la joie de pouvoir dire à votre fiancée : « tu sais, ça a été dur ! Mais ça fait plusieurs années que dans mon coeur, je prépare ce Oui, et que j’ai voulu éviter tous les trucs faciles, pour préparer ce vrai, ce véritable engagement. »

TROIS MOTS D’ORDRE
Alors laissez-moi vous donner trois petits mots d’ordre : trois petits mots d’ordre simples, archi-simples, que j’ai reçus du Père Potez, qui est curé de St Eugène à Paris (un prêtre que j’aime beaucoup, qui m’a beaucoup formé) Le père Potez aime à dire, à donner ces trois maximes, que je vais détailler pour vous concrètement : ni trop tôt, ni trop vite, ni trop près.


PAS TROP TOT
On peut tomber amoureux dès le bac à sable. Pas de problème, on est d’accord. Mais il faut accepter qu’il y ait un temps pour tout. Et je voudrais que vous retrouviez le temps des amitiés. Aujourd’hui, il est zappé, ce temps-là. Je commence à ne pas être insensible à telle ou telle demoiselle, immédiatement, ça y est, je pars sur « est-ce que je ne peux pas faire un truc avec elle, construire quelque chose avec elle, sortir avec elle… » Du calme ! Est-ce que tu prends le temps de l’amitié ? Est-ce que tu prends le temps d’apprendre à la connaître, dans un groupe d’amis plus large, qui va te permettre justement d’apprendre à connaître l’autre en toute liberté, de façon gratuite ? Est-ce qu’avant d’en faire ta fiancée, tu en fais une de tes grandes amies ? L’amour conjugal va naître sur des amitiés vraies, qui vont structurer votre amour. C’est les amitiés que vous aurez vécues, et parmi ces grandes amies, ces grands amis, vous choisirez celui, celle qui deviendra votre époux, votre épouse. Mais il faut accepter de prendre ce temps des fondations ! Quand on construit une baraque, c’est pénible les fondations, parce qu’on creuse et on ne voit pas le résultat ; on aimerait avoir un mur, un toit et un lit dessous… C’est dur de prendre le temps des fondations. Il faut d’abord creuser en profondeur. Mais vous savez, pour construire les murs les plus hauts du monde, s’il n’y a pas de fondation, ils seront toujours fragiles. Le temps des fondations, c’est le temps de l’amitié, l’amitié libre.


LE TEMPS DES AMITIES
Moi, je rends grâce à Dieu vraiment tous les jours, d’avoir eu un groupe d’amis à votre âge, à partir de 15 ans, absolument génial. Garçons, filles, super. Il y avait une règle tacite entre nous : no flirt. On ne s’emmerde pas avec ça. On se fout la paix là-dessus. On se donne du temps d’abord pour être amis, pour vivre de vraies amitiés. Et du coup c’était génial parce qu’on a pu faire plein de choses, partir en vacances, etc. avec la confiance des parents, parce qu’il y avait cette liberté entre nous qui faisait qu’on était pas toujours là en train de vérifier si untel n’était pas insensible à ce que je faisais, est-ce qu’untel me plait, est-ce que tu sais si… pff… Fout-moi la paix. On n’avait pas à choisir tout de suite, on n’avait pas à se presser… De véritables amitiés, sur lesquelles on a pu chacun se construire, qui nous ont laissé le temps de nous construire nous-mêmes.
Comment voulez-vous proposer votre vie à quelqu’un alors que votre vie n’est pas encore construite ? « Juliette, vraiment, je t’aime beaucoup. » Ok, mais attends… et

ensuite ? « Mais vraiment, je voudrais construire ma vie avec toi, tout ça… » Mais tu rigoles ou quoi ? Tu as 20 ans, ta vie elle est où ? Tu en es à ta cinquième année de droit, tu te fous de moi ? Tu ne sais pas encore ce que tu vas faire de ta vie, tu n’es pas encore solide, tu ne sais pas encore bien ce que tu veux, ça fait trois semaines qu’on se connaît… Je t’en supplie, c’est beaucoup trop tôt ! Si vraiment tu pensais ce que tu dis, tu ne me l’aurais pas dit… Temps de l’amitié, qui n’est pas évident, parce que vous êtes parfois, surtout les demoiselles, plus mûres, et prêtes avant nous, garçons. Temps de l’amitié, justement, qui laisse le temps à l’autre, qui respecte le rythme de l’autre, qui ne vient pas mettre l’autre devant un choix à faire trop tôt, alors qu’il n’est pas encore prêt, pas encore construit, pas encore solide. Des amitiés qui laissent libre, combien de fois je l’entends : « Mon père, je suis sortie avec lui parce que j’avais peur de le perdre. Il s’était déclaré, et si je lui disais : non, pas maintenant, plus tard, je ne suis pas encore prête, eh bien, j’avais peur qu’il aille avec quelqu’un d’autre, de le perdre. » « Mon père, je me suis déclaré parce que j’avais peur qu’elle parte avec un autre, il y en avait plus d’un qui tournait autour » mais attends ! C’est quoi ce début de relation, fondé sur la peur de perdre ? Il ne t’appartient pas, elle ne t’appartient pas ! Construis-toi ! Fous-lui la paix, prends le temps pour que ton oui soit solide.


PAS TROP VITE
Ni trop tôt, ni trop vite. Le temps ne respecte pas ce que l’on fait sans lui. Et ça c’est aussi terrible pour notre génération. Parce que notre génération vit dans l’immédiateté. Tout tout de suite. Et je me mets dedans ! Moi, je suis paniqué lorsque je ne peux plus voir mes mails. Du coup j’ai acheté un truc… C’est pas bien ! Et ça m’énerve lorsque le type ne répond pas dans le quart d’heure qui suit à mon mail ! Ces mails-là, qui en fait nous encombrent, c’est tout tout de suite.
MSN !! (pan, sur la table) Il y en a qui se déclare sur MSN !! Mais c’est nul, nul !! Est-ce que tu m’aimes ? et l’autre il a trois secondes pour répondre… avec les petits smileys, là… (rires) Affligeant ! Mais c’est vrai en plus ! Il y en a qui cassent par portable, SMS « voilà, désolé, je pense qu’on est, enfin, voilà… à bientôt, hein ? » Et c’est vrai ! Immédiateté… On ne respecte pas le temps, trop vite… « Mon père, j’ai rencontré une fille à la soirée dernière. On s’est revu, je crois que c’est plus que de l’amitié. » tu te fous de moi ? Pour être un véritable ami, il faut au moins un an ! et toi, en trois jours, ce n’est plus de l’amitié, c’est déjà de l’amour ! T’es complètement à la ramasse ! On ne peut pas dire… Mesdemoiselles, s’il y en a un qui vient vous voir, pendant une soirée, ou à la fin du réveillon du 31, ou des deux trois jours que vous aurez passés entre amis, en disant : « je crois que j’éprouve vraiment quelque chose pour toi, j’aimerais vraiment construire quelque chose avec toi » : la baffe !! Tu rigoles ! tu me respectes si peu, pour venir au bout de trois jours, tu ne me connais pas…
Il y en a un qui vient me voir (il n’est pas ici), à la fin de l’été, « je suis amoureux (il a quand même 23 24 ans), je fréquente une jeune fille » Bon… très bien. Et il revient me voir trois mois plus tard quelques jours et c’était la catastrophe avec les parents, qui avaient appris ce truc, ça pétait partout dans la famille, c’était horrible. J’avais eu sa mère au téléphone qui était folle furieuse, et qui m’a dit « et en plus, il parait qu’il vous

l’a dit et que vous êtes d’accord ! » Pardon ? « et vous vous rendez compte, ça faisait trois semaines qu’il la connaissait ! il l’a rencontrée sur la plage en Bretagne (je ne dirai pas laquelle, Kiriac ou une autre…) et elle sort du bac ! » Le gars revient me voir, et je lui dis : « tu te fous de moi ou quoi ? Fin août, quand tu es venu me voir, il y a un truc que tu as oublié de me dire : qu’elle sort du bac et que ça fait trois semaines que tu la connais sur la plage l’été. Tu m’aurais dit ça, j’aurais été très clair : comment peux-tu en trois semaines de plage, lui proposer quelque chose ? Comment peux-tu laisser imaginer quelque chose à cette jeune fille ? tu ne peux pas ! la preuve, c’est que maintenant ça se plante. A 19 ans, comment veux-tu qu’elle soit prêtre à te promettre quelque chose de sa vie ? Pas encore ! »
Vous voyez, le drame, c’est qu’on sort ensemble facilement, y compris dans nos meilleurs milieux… Et tu te fiances quand ? « Mon père, vous rigolez, j’ai 20 ans, je ne vais pas me fiancer maintenant, pendant ma cinquième première année de droit… Pas possible ! et elle, elle commence tout juste sa quatrième première, ou elle essaie d’intégrer le cours Morin désespérément… On ne peut pas se fiancer maintenant ! Pas avant 5 ans ! » Mais alors, ça veut dire quoi ? On va faire comme si ? On va s’installer dans un petit confort affectif, c’est bien sympa, mais on n’a pas cette perspective de l’engagement qui nous fait progresser. Voyez, on est dans ce petit confort-là. Ce petit nid douillet. Pour voir si ça marche. On se chauffe le coeur. « C’est mon petit ami » Je vous en supplie : pas devant moi. Ne me parlez pas de petit ami. « Mon père, je vous présente Elisabeth, c’est… » « C’est ta cousine ? » (je suis méchant, parce qu’évidemment…) « Non non non, c’est, heu… ma petite amie » Non ! PETITE AMIE… On n’est pas fait pour quelque chose de petit. On est fait pour quelque chose de grand. Simplement, on ne peut pas faire quelque chose de grand sans prendre le temps. Vous n’êtes pas fait pour une petite amie. Pour avoir un coeur étroit, focalisé sur une minette, alors que vous avez à peine 20 ans, voire 17. C’est l’âge des groupes d’amis, avec un coeur large, qui souffle un peu, qui regarde autour de soi.
Comment on fait dans ce cas là ? Tu es amoureux ? Génial. Et bien, mets ça au fond de ton coeur, garde ça précieusement et attends. Laisse le mûrir. Si au bout de trois mois tu t’aperçois en fait que non, tu n’éprouves plus rien, et bien, heureusement que tu ne l’as pas dit ! et si ça persiste au bout de six mois, un an, c’est peut-être effectivement celle que tu pourras choisir. Il y a un type qui vient de me laisser un message sur mon portable, en me disant : « ça y est, mon père, je lui ai dit. » il a trente ans, il a un boulot, ça fait un an qu’il est amoureux d’elle. Un an ! il a voulu faire une retraite avant, il a voulu mûrir cela avec un père spi, il a voulu préparer cela. Il me disait « Mon père, le jour où je lui dis, je veux qu’elle sente qu’en même temps, je suis prêt à lui promettre ma vie. Qu’elle sente que c’est du solide. Pour qu’à son tour, elle puisse discerner. Je ne veux pas qu’elle puisse imaginer que peut-être, dans six mois, ça sera fini, non ! » Chapeau. Et vous imaginez la jeune fille, elle le sent, elle le voit, elle sent que ça pèse, cette déclaration.

APPRENDRE A DEVENIR LIBRE
Et puis pas trop vite, pour apprendre à rester libre, ou même à devenir libre. Libre d’abord par rapport à soi-même. Regardez comment on a du mal, nous-mêmes, à être libre par rapport à nos instincts, par rapport à nos envies, par rapport à nos désirs, par rapport à nos désirs amoureux. « Mon père, j’ai craqué, je lui ai dit. » « J’ai craqué ! » Mais oui, c’est ça le problème ! C’est que bien souvent, ça commence par un craquage ! On a craqué ! Voyez, ça demande du temps, et je le dis pour moi-même, ça demande du temps d’acquérir cette liberté intérieure. Je ressens quelque chose pour quelqu’un, et bien j’en suis libre, je le mets à sa place, ça ne va pas focaliser mon attention, je laisse ça mûrir… Ce n’est pas évident, d’être libre par rapport à ce que je ressens, ce n’est pas évident d’apprendre à dire non aux trucs faciles, pour pouvoir un jour dire oui au grand amour. Mais ceux qui n’ont jamais appris à dire non, à 15/20 ans, ils ne sauront pas plus dire non à 30 ans quand il y aura la stagiaire qui viendra leur faire du pied… Vous voyez, c’est ça le problème : apprendre à dire non pour être capable de vraiment dire oui, et de tenir ce oui. Regardez la difficulté qu’on a à rester libre par rapport à tout ce qui est matériel. La difficulté, messieurs, mesdemoiselles, à rester libre par rapport à l’alcool, à rester libre par rapport à toutes ces tentations de soirée. Je suis désolé, mais un type qui ne sait pas dire non à un verre de trop, si j’étais une jeune fille, je ne m’engagerai pas avec lui ! Parce que ce n’est pas un type très solide ! C’est bien le problème, voyez. Rester libre par rapport au regard des autres, apprendre à devenir libre par rapport au regard des autres…


Apprendre à devenir libre, parce souvent, on crée des liens très très vite. On s’est rencontré au mariage du cousin, on était comme par hasard à la même table, merci mon oncle, merci ma tante d’avoir pris soin de ça, et puis du coup on s’est échangé les numéros de téléphone, et puis on se rappelle dès le lendemain, et puis on se retrouve sur MSN le surlendemain, et on se revoit prendre un café le sursurlendemain, et on se déclare ensuite en fin de semaine. Purée. Et on s’embrasse, et on va plus loin, et très vite on ira jusqu’au bout. En quelques jours, en quelques semaines, on a posé des gestes qui créent des liens affectifs très forts. Très forts ! Alors que ça a été tellement vite.


Je me souviens d’une jeune fille, elle venait de casser avec son cher et tendre parce qu’ils avaient fait des bêtises pendant l’été de part et d’autre, et elle sortait avec lui depuis 4 ans, depuis l’âge de 17 ans (elle avait 21 ans), elle me dit « Je m’aperçois en fait, maintenant que… après la gifle qu’on s’est pris tous les deux, je m’aperçois en fait qu’on ne s’est jamais choisi. On est sorti ensemble assez vite, assez naturellement à la fin d’un truc, on était amoureux depuis deux trois mois, voilà, on sort ensemble, très vite ça a été très fort, au niveau sensible, on a fait tout ce qu’il fallait… » tous ce qu’il fallait pas, voilà, et, mais en fait, on s’est installé dans des liens sans vraiment les choisir, sans vraiment les discerner, et puis une fois qu’ils sont faits, une fois qu’ils sont créés, ces liens, on n’a qu’une peur c’est de perdre l’autre, c’est de s’arrêter. On n’est plus du tout libre de discerner ! « Si si mon père, moi je suis très libre, je l’aime pour elle, il n’y a aucun problème… Bien sûr on s’embrasse, mais ce n’est vraiment pas pour ça » Ah ouais ? Et bien très bien : arrête un mois. « Comment ça ? » Arrête de l’embrasser un mois ! « Vous rigolez ! C’est super dur ! » Attends, tu rigoles ou quoi ? T’es libre ou t’es pas libre ? Si vraiment ce n’est pas ça qui a pris le dessus, si vraiment ce ne sont pas ces gestes de tendresse qui ont pris le dessus, alors que tu es encore dans ce temps de discernement, pour la choisir, si ce sont pas ces trucs-là qui ont pris tout ton coeur, si ce n’est pas ton corps qui décide, mais ton coeur, et bien montre-le moi ! c’est un test radical. « Mon père, il veut sortir avec moi » très bien. Dites-lui d’attendre un an. « il va me prendre pour une folle ! » Et bien dans ce cas c’est qu’il ne vous aime pas ! il vous prend pour une folle, c’est tout. Il ne vous aime pas. « Mais mon père, il voudrait qu’on aille plus loin ! » Mademoiselle, si ce garçon réclame quoi que ce soit de vous, alors que vous n’êtes pas encore mariés, c’est qu’il n’a rien compris. Il prend pour un dû ce qui est un don, il n’est pas encore mûr. Il ne vous aime pas. « Monsieur l’abbé, elle voudrait… elle s’est déclarée, elle pense que je suis l’homme de sa vie, et voilà… » Très bien. Propose-lui de vivre une véritable amitié. Vérifie qu’elle soit capable d’attendre. Vraiment elle t’aime ? Qu’elle t’attende, qu’elle te laisse du temps. Toi, tu sens dans ton coeur que tu n’es pas prêt encore, ne fais pas comme si, n’aie pas peur qu’elle aille avec un autre. Si elle va avec un autre, c’est qu’elle n’était pas prête à attendre. Elle ne t’aimait pas ! Heureusement que tu n’as pas dit oui. Donne-toi du temps, et demande-lui de respecter le temps dont tu as besoin.


On crée des liens très forts, qui empêchent tout discernement. Le truc qui m’agace profondément, c’est le type qui me dit : je lui demande : « est-ce que tu la voies souvent ? » « euh, oui… assez souvent… » « c’est-à-dire ? deux fois par semaine ? » « oui, et euh… on est sur MSN assez souvent aussi… » Et il y en a même qui sont dans la même classe, ils sortent à 17h de cours, à 17h15 ils sont sur MSN ensemble ! et à 20h, c’est le forfait Neo illimité à partir de 20h, une heure de téléphone… Une heure par jour ! Mince !) Pas à 18 ans ! Pas une heure par jour ! Même plus tard, pas une heure par jour ! c’est quoi ? c’est du scotchage ! Tu l’étouffes, elle t’étouffe ! Elle n’est pas encore toute ta vie ! ça viendra, mais pas tant !


Comment veux-tu avoir l’écart, la distance, la respiration qu’il te faut pour voir les choses, pour respirer, pour réfléchir calmement ! et puis l’autre critère par rapport à la liberté, c’est la discrétion. Moi, ça m’effraie. Je vais vous raconter un truc : j’ai organisé les JMJ sur ma paroisse, la cathédrale St Louis, pour Cologne, j’avais (on était avec un autre prêtre de l’autre grosse paroisse de Versailles) au total, on était 2 prêtres pour 670 jeunes. Bon. Donc on avait des cars à faire. On s’est dit « sympa, on va les mettre par groupes d’amis. » Donc on leur avait dit, sur internet, de nous envoyer des listes de groupes d’amis. Donc on reçoit les listes, et ensuite on se met à faire les cars. Dans un car, 2 3 groupes d’amis. Et puis on affiche les listes sur internet. Premier coup de téléphone : « Mon père, j’ai vu la liste, en fait il y a un problème, c’est que je suis avec Martin, et Martin, en fait, il a cassé avec Tiphaine, et Tiphaine, vous l’avez mise dans le même car que nous, et en fait, ça ne va pas être possible, ils viennent de casser, c’est trop dur… tout ça. Par contre, moi, il se trouve que je connais super bien Marie-Amélie, qui est dans un autre car, est-ce qu’on ne pourrait pas échanger entre Tiphaine et Marie-Amélie… » Le premier, j’écoute. D’accord. Il y en a eu des dizaines, des coups de fil comme ça ! Tout le monde était l’ex de quelqu’un !

Mais quelle liberté ?!... Je ne peux pas partir 5 jours sans être avec celle du moment et surtout sans plus voir celle d’avant, quelle liberté ? Quand je vois des petits jeunes se balader dans la rue main dans la main, gentiment, en traversant la place du marché à Versailles (qui est la place étudiante de Versailles, donc tout Versailles est au courant le lendemain) : Mais mon vieux, qu’est-ce que tu fous ?! Pourquoi c’est le regard des autres qui va choisir pour toi ? Si c’est vraiment solide ton truc, tu le cacherais, ce serait infiniment discret, tu n’en parlerais qu’à ton père spi, c’est tout ! Parce que tu sentirais bien que tu ne voudrais pas que le regard des autres abime, salisse ce que tu vis. Tu as envie d’être libre jusqu’au bout, tu n’as pas envie que les autres choisissent !
Quand j’entends certains qui me disent « Mon père, je suis sorti avec untel parce que tout le monde me voyait avec untel ! Alors j’ai craqué ! » Super le choix… Le drame c’est ça ! Je suis sûr que si on prenait… Je suis parti avec un groupe d’étudiants, j’avais dit à celui qui organisait le truc, « tu me fais l’arbre généalogique, s’il te plait. Qui est avec qui ? » Alors il me dit : « pour le moment, aujourd’hui, à l’instant T, c’est ça… Il y a trois mois, c’était un peu différent… » Purée… Attends ! Est-ce que c’est quelque chose que tu construis toi, dans le secret de ton coeur, est-ce que c’est LE secret de ta vie ? Ou alors c’est le truc dont on parle sur la place publique, sur MSN, pff… ça devrait, je vous donne un critère : vos amis devraient être surpris le jour où vous annoncez vos fiançailles. « Je me fiance demain. » Ah !... Avec qui ? « Avec untel. » Comment ? Mais on n’avait rien vu ! Mais justement. Les fiançailles, c’est l’annonce publique ! « Voilà, j’ai la joie de révéler à tous ceux qui me sont chers ce que je préparais dans mon coeur depuis longtemps. »


PAS TROP PRES
Et puis enfin : Ni trop près. Ni trop près, près dans le sens proximité. Ni trop près.
Je voudrais qu’on fasse attention aux gestes qui engagent. C’est pas anodin d’embrasser une jeune fille, d’embrasser un garçon, c’est pas anodin même si ça se fait facilement à la sortie du lycée, à la sortie de la fac, à la sortie de je ne sais pas quoi ! Vous n’êtes jamais sûr, même si vous vous pensez pouvoir sortir librement, facilement, vous n’êtes jamais sûr de ce qui se passe dans le coeur de l’autre. Et si je dis ça du baiser, combien plus est-ce vrai pour les confidences échangées voire le don total des corps. C’est pas anodin même si on le fait souvent. Ce n’est pas rien et vous ne maitrisez jamais ce qui se passe dans l’autre, dans le coeur de l’autre. « Mon Père, attendez, quand je l’embrasse ça veut dire, mollo, ça veut dire que je l’aime bien quoi mais je suis pas marié non plus, je ne suis pas fiancé ! ». « Mon Père, quand je l’embrasse, quand je lui donne mes lèvres à embrasser, c’est tout mon coeur que je lui donne pour moi y a pas de différence » . Le problème c’est qu’ils étaient ensemble les deux. Vous voyez le drame. « Mais mon Père, il m’a menti ? » Simplement il ne mettait pas la même chose que toi, il a posé ce geste facilement sans se rendre compte que toi tu donnais tout en donnant tes lèvres.
Attention, Attention aux blessures parce que ces gestes on ne les vit pas de la même façon, parce que ces gestes, surtout au début, sont souvent marqués par l’égoïsme. Je me souviens d’un fiancé, 28 ans, il était à 3 mois du mariage, il vivait dans une chasteté

réelle et un jour, je les vois tous les deux et lui me dit : « Mon Père, je me suis rendu compte que ma façon d’embrasser ma fiancée n’était pas encore tout à fait vraie, j’étais encore un peu égoïste, alors j’ai décidé de faire attention. » 28 ans le gars ! Pas 18, 28 ! 3 mois du mariage, ne couchant pas avec sa fiancée, il aurait pu se dire « c’est bon là, j’ai fait ce qu’il faut » : vous voyez la délicatesse de l’amour : il voulait être vrai jusque dans le détail. Imaginez comment elle a dû être touchée sa fiancée, en voyant le respect de son fiancé qui va jusque-là !


Attention pas trop près parce que je n’ai pas de droit sur l’autre, l’autre ne m’appartient pas. Tant qu’il ne m’a pas dit « Je te choisis, je me donne à toi et je te reçois » au jour du mariage je n’ai aucun droit sur lui, sur elle. Je ne peux pas poser ma main comme ça sans qu’il y ait une promesse ou au moins un engagement. Attention à ne pas rentrer trop vite dans le mystère de l’autre : on rentre à pas feutré, on ne rentre pas comme ça. Attention, attention à être prudent. La prudence c’est quoi ? C’est justement cette délicatesse de l’amour qui veut faciliter à l’autre cette chasteté. On ne dit pas stop au pied du lit, on dit stop au pied de l’immeuble. C’est pas dans le feu de l’action que l’on peut dire stop ou alors c’est que vous n’êtes pas fait comme tout le monde mais c’est avant, en amont que l’on se dit ce qu’on va prendre comme règle du jeu pour ne pas aller trop vite, trop près pour ne pas abimer l’autre. Mais c’est avant qu’il faut en parler, c’est au tout début qu’il faut en parler, c’est au tout début ! Cette prudence qui fait que je vais prendre les moyens parce que j’ai cet immense respect de l’autre pour ne pas l’abimer, je ne veux surtout pas risquer de l’abimer du coup je ne vais pas l’embrasser comme ça sans être sûr que ce n’est pas la dernière que j’embrasse, sans pouvoir lui promettre quelque chose de ma vie. Humilité de savoir que je suis fragile comme tous, faible et donc délicatesse de prendre les moyens de ne pas tomber, d’avoir cette joie de pouvoir, au jour de mon mariage « Tu sais, quelle que soit mon histoire passée, à partir du moment où j’ai pris conscience de tout cela, toutes ces étreintes que j’aurai pu connaître j’ai voulu les garder pour toi pour avoir à te leles offrir pour ne pas arriver les mains vides ».


Mes amis, je compte sur vous pour rendre à nouveau la chasteté tendance. Ceux qui sont admirés ce ne sont pas ceux qui ont un tableau de chasse formidable, ce ne sont pas ceux qui brillent en soirée par leurs succès faciles c’est ceux qui savent dire non, c’est ceux qui aiment assez pour être capable de dire non parce qu’un jour ils veulent pouvoir dire oui et leur oui sera fort de tous les non qu’ils auront dit. Ce sont eux qu’il faut admirer, qu’il faut choisir comme amis, qu’il faut suivre. Ce ne sont pas ceux qui brillent facilement.

DES AMITIES EXIGEANTES
Je passe au dernier moyen humain que je voudrais vous donner pour que ce soit possible. Je voudrais vous demander mes amis de vivre dans vos groupes d’amis de vivre une amitié exigeante. Et là je vais demander des choses aux filles et des choses aux garçons.


DES FILLES EXIGEANTES, CLAIRES ET PURES
Je vais commencer par les filles. Mesdemoiselles, mesdemoiselles, vous connaissez toutes le problème numéro 1 des garçons, le big problème et je me mets dedans, le problème des garçons c’est que nous sommes des gros faibles, nous sommes des gros paresseux, nous sommes des gros mollassons. C’est vrai, regardez le mal qu’un garçon a à bosser : incroyable, c’est incroyable. Alors ça il sait ce qu’il veut dire, il veut être pilote de ligne, banquier d’affaire … mais alors la connexion avec le fait qu’il faut se mettre à sa table de travail : hyper dur. Nous sommes des gros faibles et du coup, je vais être très franc avec vous, l’atmosphère d’un groupe d’amis dépend à 90 % de vous mesdemoiselles, de votre attitude


Emmenez une dizaine de garçons à la piscine avec le plongeoir à 15m, le plus haut, ils ont la trouille, c’est normal, moi le premier, donc aucun ne veut y aller. Faites rentrer deux ou trois jeunes filles sur le bord de la piscine. L’effet est immédiat : voyez tout de suite un premier puis un deuxième qui monte en essayant de paraitre à l’aise (il en mène pas large en fait), mais il fonce et il fait un magnifique saut de l’ange. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que le simple regard d’une jeune fille lui a permis de se dépasser, de dépasser sa peur, d’aller au-delà de ses limites, de ses capacités. Et bien voilà ce qu’il faut vivre dans vos groupes d’amis : que vous, mesdemoiselles vous soyez exigeantes avec nous les garçons. Vous savez, dans un groupe, si les jeunes filles sont des filles faciles, séductrices, les garçons vont tomber très vite. C’est pas très compliqué de faire tomber un garçon. Mais si les jeunes filles sont exigeantes, claires, pures alors à leurs contacts les garçons vont se dépasser, vont trouver la force d’attendre, de se maitriser, de les respecter et vous savez ils me le disent en perso : « Mon Père, j’ai rencontré telle jeune fille : elle était belle. A son contact, aucune pensée mauvaise, aucun mauvais désir, aucun truc ambigu. A son contact j’avais envie d’être un gars bien ». Bienheureux les garçons qui rencontrent ce genre de filles sur leur route et qui savent les choisir.
Je voudrais mesdemoiselles que vous soyez exigeantes avec nous en nous apprenant la nécessité d’attendre. « Marie-Hélène je t’aime beaucoup beaucoup beaucoup beaucoup ! » « Ne me dis pas ça trop vite. Je préfèrerais que tu me le dises pas. Ne t’approche pas comme ça. Qu’est ce que tu viens chercher ? Attends ! Attends ! Attends ! Montre-moi que tu es fort pour m’attendre. Ne me dis pas cela trop vite. Si vraiment tu m’aimes, ne me le dis pas maintenant, on se connait si peu. Montre-moi que tu es un garçon solide, fort, qui sait ce qu’il veut. »

Et puis mesdemoiselles que vous sachiez, vous le savez déjà, mais que pour nous, garçons, le combat de la pureté est extrêmement difficile, c’est un combat lourd, lourd ! C’est terrible pour un garçon d’apprendre à maitriser ses pulsions, ses instincts, son corps. Je le dis très humblement. Vous n’imaginez pas comment vous pouvez être précieuse pour nous aider. Car bien souvent ce sera le visage clair et pur d’une jeune fille qui aidera un garçon à éviter tout ce qui le salit, qui lui donnera la force d’attendre, d’éviter de se salir. Combien de fois je le dis aux garçons de se garder pour celle qui deviendra leur épouse. Et du coup, j’en vois, j’en connais qui pensant à leur future épouse même s’ils ne la connaissent pas encore se relèvent de leurs fautes, se battent essayent de faire leur mieux pour garder un coeur pur, essayent de se garder pour avoir cette joie au jour où ils connaitront leur fiancée : « Tu sais ça a été dur mais pour toi je me suis relevé, pour toi je me suis battu, pour toi j’ai voulu acquérir cette maitrise de moi-même, cette pureté, cette clarté dont j’ai besoin pour t’aimer. » Je voudrais vraiment, mesdemoiselles, que vous soyez la clarté de nos vies d’hommes, que vous soyez cette lumière dans le combat souvent difficile. Ne soyez pas des filles trop faciles qui nous font tomber. Soyez au contraire des filles qui nous aident à monter sur les sommets, à aller un peu plus loin que nos propres désirs. Des filles auprès desquelles on a envie d’être des gars biens. Ça doit être pour vous le critère principal : « Est-ce que ce garçon est capable de m’attendre ? » « Est-ce que ce garçon est capable, pour moi, pour celle qu’il veut aimer, de se garder clair ?» « Est-ce que ce garçon, pour moi, est capable de se battre là-dessus ? ».


DES GARÇONS FORTS
Messieurs, messieurs, les filles ont un problème, un vrai problème, c’est un drame : elles sont compliquées. Mais vous n’imaginez pas à quel point le coeur d’une jeune fille est compliqué, compliqué, compliqué.
Ah ! Quand j’en reçois chez moi, encore plus pour parler des histoires de coeur, déjà ça dure deux fois plus longtemps qu’un garçon. Un garçon c’est clair, même en confession : « j’ai fait une connerie ». La fille c’est : « Mon père, faut que je vous explique » « Allez-y » et puis ça… compliqué, compliqué ! Pourquoi ? Parce que dans le coeur d’une jeune fille il y a une crainte qui prend beaucoup de place. Cette crainte c’est de ne pas plaire, c’est de ne pas être aimée. Je vois des filles de 18 ans qui stressent déjà de pas se marier. C’est incroyable ! Et du coup il y a une vraie tentation pour la jeune fille c’est de se rassurer facilement : « Est-ce que je plais ? ». De se rassurer là-dessus.


C’est souvent la question que je leur pose en confession : « Mademoiselle, quel regard voulez-vous susciter ? Je comprends que vous aviez besoin d’être regardée, que l’on vous remarque, mais quel regard voulez-vous susciter ? Un regard d’envie, de désir, un regard pas forcément très propre de la part des garçons ? Dans ce cas-là ce n’est pas très compliqué. Où est ce que vous avez envie de susciter un regard d’admiration ? Un regard clair ? » Vous voyez messieurs c’est pour ça qu’il faut aider les jeunes filles à se simplifier en leur montrant que l’on ne les attend pas sur le terrain de la séduction. Qu’on a besoin d’elles comme des jeunes filles simples, claires, qui ne jouent pas.

N’entrez pas dans leur jeu, messieurs, ne jouez pas avec elles. Vous n’imaginez pas : vous avez proposé à une jeune fille de votre cours, de votre fac de prendre un café après les cours ; vous l’avez fait comme ça, machin : « Tiens, tu veux prendre un café… » Vous n’imaginez pas… mais elle va se faire des films et pendant une semaine avant, pendant deux semaines après … Elle va appeler ses copines d’abord : « Tu sais pas ? Edouard m’a invité à prendre un café !!! Tu penses que … ? » Le garçon il s’en fout, il pense à un café c’est tout. Et elle : « Tu crois que ça veut dire que parce que… tu crois que c’est parce que j’ai mis mon petit haut que je viens d’acheter chez Zara ? Tu penses qu’il a remarqué ? » Mais non ! Mesdemoiselles, un café c’est un café, c’est tout ! C’est incroyable. Simplifiez-vous ! Soyez simples !

Je me souviens d’avoir emmené des lycéens dans la baraque de l’un d’entre eux, une quinzaine de jeunes, des garçons et des filles. Ce qui est très marrant, c’est qu’une semaine, 15 jeunes comme ça, première et terminale, déjà la première différence garçons / filles c’est que les garçons partent avec un sac à dos comme ça, les filles avec un sac comme ça. On passe le même nombre de jours. Pourquoi ? Parce que les jeunes filles ont trois tenues par jours. Et alors on était avec les garçons en train de parler sans doute de foot ou de rugby, dans le salon ; arrive une demoiselle qui descend l’escalier avec sa tenue de début d’après-midi : qui était assez haute au-dessus et assez basse pour le dessous (y a un grand vide là) mais hyper chic : c’est ça le drame : on peut être très tendance en étant très chaude. Et, elle descend, elle traverse le salon et vient se mettre dans le canapé entre deux garçons posant délicatement sa main sur le genou de l’un d’entre eux. L’effet est immédiat : la conversion rugby s’arrête tout de suite, la tête des garçons suit la jeune fille de A à Z. Le pauvre garçon à qui appartient le genou sur lequel la jeune fille a posé sa main il en peut plus. La jeune fille, elle, elle voulait simplement se rassurer : elle plait, elle ne laisse pas insensible, c’est tout. Le garçon lui, il ne peut plus, les garçons ils en peuvent plus. Il faut faire attention à s’entraider là-dessus.


Vous voyez messieurs, et je conclurai là-dessus pour les moyens humains, messieurs je reviens sur la pureté : faites attention à ce que vous regardez. Vous savez c’est pas facile de confesser des pères de famille qui me disent qu’ils sont complètements accros aux sites pornos sur Internet. Quand un père de famille me dit ça, il me dit sa détresse, parce qu’il n’arrive pas à arrêter. Parce que lorsqu’il se donne à sa femme ce sont ces images-là qui s’interposent parce qu’il sent, finalement, qu’il n’est pas fidèle à sa femme en faisant ça. Et encore, dans le meilleur des cas on s’arrête là. C’est pas évident. Et comme par hasard ce sont des habitudes qui ont été prises bien avant, bien plus tôt.
Je voudrais, messieurs, vous encourager dans ce beau combat pour la pureté justement en pensant à ces jeunes filles. Parmi elles, sans doute, vous trouverez votre épouse et c’est pour elle qu’il faut se battre, c’est pour elle qu’il ne faut pas se décourager, c’est pour elle qu’il faut apprendre à dire non à tout ce qui nous salit, qui nous abime. Et là-dessus, je vous en supplie, on en a rien à faire de paraitre coincé, on en a rien à faire s’il faut assumer devant les autres que : NON, on ne regarde pas n’importe quel film, que NON, on participe pas à n’importe quelle conversation, parce que justement on sait que l’on est fragile, parce que justement on ne peut pas rire de ce qui est beau, que l’on ne

peut pas salir ce qui est beau, ce qui fera la joie de notre vie. Pensez messieurs, qu’un jour votre regard se penchera sur celle qui deviendra la mère de vos enfants et que ce jour-là, il faut que votre regard puisse être clair et de la regarder non pas comme un objet mais comme une personne, un mystère à aimer.


RIEN N’EST JAMAIS PERDU
Et je voudrai terminer là-dessus, en vous racontant une histoire qui m’a beaucoup marqué. Elle m’a beaucoup marqué pour montrer que rien n’est jamais perdu. Je connaissais bien un garçon, qui avait 20 ans (je n’étais pas encore prêtre), un garçon qui voulait vraiment vivre l’idéal dont je vous parle, mais comme tous les garçons c’est un gros faible comme nous tous. Un jour il me téléphone, dimanche matin : « Monsieur l’abbé, j’ai fait une bêtise hier soir en soirée », merci Les Planches, « Fin de la soirée, j’avais en plus un peu bu évidemment, il y avait une fille qui était ultra consentante, on est sortis ensemble, ça a été un peu loin, on a posé des gestes qui n’étaient pas vrais. J’ai pas été clair avec cette jeune fille et je m’en veux terriblement. ». Ce garçon là il avait quand même marché 3 h dans Paris pour trouver un prêtre pour se confesser en sortant de boite pour pas garder ça sur son coeur, il téléphone après pour me le dire. Et il me dit : « Je peux pas en rester là, maintenant que j’ai reçu le pardon du bon Dieu, il faut que je lui demande pardon à elle ». Il se trouve que je la connaissais. Il ne savait pas que je la connaissais. Il se trouve que je l’ai vu la semaine suivante et elle ne savait pas que je le connaissais. Vous savez les prêtres on est souvent au carrefour mais comme on est discret on ne dit rien. Et elle c’était pas du tout le même idéal, mais vraiment pas du tout, je peux vous le dire : une petite jeune fille ultra mignonne, ultra tendance, très « top », et tableau de chasse impressionnant, impressionnant. Elle vient me voir et elle me dit : « ma vie a été bouleversée cette semaine. Voilà, ça a commencé samedi soir dernier, soirée en boite, j’ai chopé, jusque-là rien de bien original pour moi, il était consentant, j’étais consentante, j’ai cherché, très bien. Mais là où il s’est passé quelque chose que je n’imaginais pas c’est que 3 jours plus tard le garçon est revenu me voir. Et vous savez quoi M. l’abbé, il m’a demandé pardon. Il me dit : « Je te demande pardon parce que je n’ai pas été vrai avec toi, parce que je t’ai menti par les gestes que j’ai posés. Je te demande pardon et je te supplie d’une seule chose : c’est de ne plus te donner si facilement. Je t’en supplie, tu es trop précieuse pour te donner si facilement. ». La jeune fille m’a dit : « Je pensais pas qu’un garçon comme ça existait. C’est pour ça que je ne voyais pas l’intérêt d’attendre et après tout, on s’éclatait : eux s’éclataient avec moi, moi je m’éclatais avec eux. Mais parce que je pensais que c’était ça pour tout le monde. Mais maintenant je sais que des garçons comme ça existent et si un jour je me marie, je veux mériter un garçon comme celui-là. J’ai décidé d’arrêter, moi aussi je me suis confessé et j’ai décidé d’arrêter tout ce que je faisais pour être à la hauteur, pour attendre un garçon de cette trempe-là. ».
Vous voyez ce qui est génial dans cette histoire et qui m’a beaucoup marqué, c’est que ça montre combien une amitié peut sauver une autre, un autre. Combien par l’exemple de l’amitié vous pouvez aider quelqu’un à changer, à progresser. Mais ça montre aussi

qu’on peut se planter, c’est jamais perdu ! C’est pas très grave ou en tout cas pas trop grave, si on prend le temps de donner ça au Bon Dieu et si on prend le temps de réparer.

 

UN DOUBLE BONNE NOUVELLE
C’est pour ça que je voudrais conclure par ces moyens spirituels que le Bon Dieu nous donne. Le Bon Dieu nous donne une double bonne-nouvelle là-dessus. Il nous dit : « Rien n’est jamais perdu, quelle que soit ton histoire, tes erreurs, ton passé, tes blessures ». Rien n’est jamais perdu ! Rien n’est jamais trop tard pour commencer à se préparer à aimer. Pas avec le Seigneur, c’est jamais trop tard avec le Seigneur. Peut-être qu’aux yeux des autres tu es devenu quelqu’un qui ne mérite plus confiance, peut-être qu’aux yeux des autres ton image a été salie mais le Seigneur a payé trop cher, trop cher, il a payé de sa vie le fait que pour toi ce ne soit jamais trop tard.


Et puis la deuxième bonne-nouvelle que le Seigneur te donne c’est que tout est possible avec Lui. Tout ce que je vous dis là c’est hyper dur. 95 %, 99 % des jeunes ne le vivent pas, je le sais, je n’ai aucune illusion rassurez-vous. Je sais bien que c’est dur. Je sais bien que c’est à contre-courant. Mais le Seigneur nous dit : « Sans Moi c’est impossible, tu vas te replanter demain, mais avec Moi, je te le promets que quel que soit ton passé, tes blessures, je te promets que moi, dit le Christ, je peux t’en rendre capable. » « Est-ce que tu crois que Je peux le faire pour toi. Et pour cela je te demande de te mettre à Mon école » dit le Seigneur. Ecole de gratuité : tu veux apprendre à aimer gratuitement ? tu veux apprendre à être fidèle, alors mets-toi à l’école de la prière.


La prière c’est quoi ? C’est une école de fidélité. Pourquoi ? Parce que ça nous embête de prier. Habituellement c’est quand même ça. Habituellement c’est plutôt pénible de prier, ce n’est pas évident, on n’a pas toujours envie. Le Seigneur nous dit : « tu veux un jour donner ta vie ? Commence par être fidèle en donnant 5 min par jour. Gratuitement. Non pas parce que tu en as envie, je m’en fous de ton nombril, fais-le pour moi dis le Seigneur. Donne-moi 5 min par jour » dit le Seigneur. « Tous les jours ! Pas simplement quand ça fait pouêt-pouêt dans ton coeur aux JMJ ou ailleurs. Mais au pied de ton lit le soir quand tu es crevé, donne-moi 5 min. » Tu veux être fidèle toute ta vie ? Apprends à l’être 5 min. Ecole de fidélité. « Donne-moi le temps de travailler ton coeur. Tu veux apprendre le don total, viens communier, viens assister à la messe ». Qu’est ce que c’est que la messe si ce n’est l’école du don total quand vous entendez le Seigneur vous dire : « Ceci est Mon corps livré pour toi ». C’est exactement ce que vous direz au jour de votre mariage à votre épouse, à votre époux. Je t’ai dit « oui » je t’ai donné mon coeur, je te donne maintenant mon corps. Ecole conjugale par excellence. Extraordinaire ! Regardez jusqu’où le Seigneur se donne. Apprenez à le recevoir. Apprenez à vivre ce don total, à recevoir ce don total avec Lui dans l’intimité de votre âme. Laissez-Le entrer dans votre vie pour qu’Il puisse régner. Pas simplement sur votre petite vie spi, mais sur toute votre vie : votre vie affective, votre vie professionnelle, votre vie étudiante, votre vie amicale, familiale. Que le Seigneur règne partout, en tout, en tous ! Qu’Il soit là.

Tu veux apprendre à être vrai, à être libre ? Confesse-Toi. Mes amis je suis parfois angoissé. Pour moi ce n’est jamais un problème qu’un garçon ou qu’une fille soit faible. Quelles que soient ses conneries passées. C’est jamais embêtant, c’est jamais trop grave. Par contre ce qui m’inquiète vraiment, ce qui m’angoisse dans mon coeur de prêtre c’est que ce garçon ou cette fille ne se confesse plus. Parce que la confession est le seul endroit où vous pouvez enfin être vrai. Vous savez dans 8ième arrondissement, comme dans le 6ième, comme dans le 16ième ou comme à Versailles, il y a un truc que l’on apprend par coeur dans notre éducation c’est la façade. Ça on sait très bien faire. La façade brillante : ça peut être des ruines intérieures, extérieurement ça va bien. On assure. On a tellement peur de décevoir que l’on ne peut pas être vrai. C’est pourquoi il faut un lieu, cette école de vérité qu’est la confession. Car enfin vous allez pouvoir vous montrer non pas tel que vous aimeriez être mais tel que vous êtes vraiment. « Seigneur je viens me présenter avec mes fragilités, avec mes blessures, avec ces péchés, avec cet esclavage dont je n’arrive pas à me sortir. »
Et puis je vous en supplie mes amis, ne me faites pas des confessions à 3 francs. Non, je vous en prie. Vous savez les confessions : souvent on dit pas tout : ça sert à rien. Ou souvent les confessions où l’on joue. « Mon Père, j’ai tiré les cheveux de ma petite soeur… j’ai pas mis le couvert … j’ai regardé la télé sans l’accord des parents... » Attends ! Stop ! Tu en as rien à faire, tu ne le regrettes absolument pas, moi non plus, on s’en tape, tu recommenceras demain donc tu es gentil tu zappes ce truc là et tu en arrives au vrai truc, tu en arrives aux gros boulets que tu tires depuis longtemps et que tu n’as jamais osé dire ! Tu en arrives au truc qui te bousille la vie intérieure depuis longtemps. Tu en arrives au vrai combat. Parce que c’est ça que le Bon Dieu attend. Il a versé son sang pour ça, pour te libérer de cela. Alors ne tourne pas trop autour du pot. Commence par ce qu’il y a vraiment à pardonner. Donne-le au Bon Dieu et puis ne le donne pas… (Vous savez on est très fort là-dessus) en le disant quand même parce que voilà mais assez vite pour que le prêtre entende sans comprendre vraiment. Vous voyez ? Où assez en surface : « Mon Père, j’ai fais des choses pas très catholiques, et puis j’ai pas mis le couvert et puis… » « Attends tu es gentil », d’habitude je pose très peu de question en confession, mais là « faut peut-être un peu préciser car c’est un peu large quand-même ». « Mon Père, j’ai manqué de charité ». Ca veut dire quoi ? Tu as tué ta grand-mère ? Tu as tiré les cheveux de ta petite soeur ? Dans les deux cas c’est un manque de charité.


Comment veux-tu que le Seigneur te guérisse, comment veux-tu que le Seigneur te pardonne si tu n’es pas assez franc, pas assez confiant pour lui dire comment tu as manqué de charité, pourquoi tu as manqué de charité. « Mon père, euh… oui… avec les filles c’est pas génial, manqué de pureté un peu… un peu… voilà … » et puis ça passe très vite. Attends-tu joues à quoi là ? Qu’est-ce que le Bon Dieu a besoin de guérir ? Est-ce que tu veux qu’Il te guérisse vraiment ? Alors balance-lui tout ! Balance-lui tout ! Que ce soit des torrents qui se déversent ! Et surtout, surtout, n’aie pas peur de ce que va dire le prêtre ! D’abord, 1/ tu le choqueras jamais ; 2/ Il a déjà tout entendu 3/ Il aura oublié demain 4/ le prêtre ne juge pas. En 2 ans et demi de sacerdoce j’ai tout entendu ! Tout entendu jusqu’au pire ! Je n’ai jamais eu une seule pensée de jugement ! Jamais ! Jamais ! Jamais, je me suis dis, même intérieurement, et encore moins à une personne,

mais jamais je ne me suis dis : « Mais dit donc, je m’attendais pas à cela de lui » « Et bah ma petite vielle sous des apparences bien rangées… dis donc ! » Jamais, jamais, jamais ! Le prêtre n’est pas là pour être déçu : il est là pour pardonner, aimer, guérir, consoler, relever ! La seule chose que pense le prêtre lorsque vous lui dites vos conneries c’est la joie que vous soyez francs, la joie que vous soyez francs ! « Merci Seigneur, parce que, il a peut-être fait ça, elle a peut-être fait ça mais au moins il va être sauvé parce qu’il est franc ! Je vais lui donner le pardon du Seigneur ».
Et ce qui va avec la confession, vous le savez mes amis, c’est le père spi ou la mère spirituelle si vous êtes mieux avec une religieuse. Un guide de haute montagne qui vous aide, non pas à marcher à votre place, ça c’est vous qui bossez, mais qui vous relève quand vous vous cassez la figure, qui vous montre le sommet en disant « Mon vieux tu en es capable, même si tu t’es effondré et que tu as fais le pire dans ta vie, tu en es capable, tu reste capable de ce sommet et je suis là pour te le dire ! Et je suis là pour t’empêcher de te contenter de peu : le Seigneur t’attend à 3000 m là haut, ne te contente pas de cette petite colline là. Ton bonheur c’est là-haut ! Et je suis là pour t’aider à discerner le meilleur chemin. » Bienheureux ceux qui prennent le temps du père spirituel, de l’accompagnement spirituel. On ne se suffit pas à soi-même. Je le vis moi-même, j’ai un père spi, tous les prêtres ont un père spi. Parce qu’on le sait bien. Je suis très fort pour donner des conseils mais pour moi tout seul, je suis infoutu de me débrouiller tout seul. Je me planterai autant.


Je termine avec une phrase de Jean-Paul II qui m’a beaucoup marqué. Je ne sais pas si y en a qui était déjà là aux JMJ de Rome en l’an 2000, la veillée du samedi soir à Tor Vergata : 2 millions de jeunes, le silence impressionnant quand Jean-Paul II qui était déjà très fatigué commence à parler, c’était évident alors on écoutait tous. Il nous dit (je ne vous le fais pas avec l’accent) : « Chers Jeunes de France… » il nous dit quoi ? Ça m’a frappé ; n’importe quelle pop-star aurait dit un truc : « Les jeunes, je comprends, faites vos expériences… » que dal ! Ecoutez les hommes politiques ou les femmes politiques maintenant ! Non mais c’est ça ! Ils ne savent pas quoi faire pour se mettre à votre niveau. Au lieu de vous tirer vers le haut, ils vont « vers les jeunes », ils vont jouer au jeune. Désolé mais l’Eglise elle a 2000 ans d’expérience et vous n’allez pas lui demander de « jouer au jeune » parce qu’elle est jeune éternellement, d’une jeunesse éternelle qui est celle de Dieu ! Qu’est-ce qu’il dit Jean-Paul II devant ces journalistes éberlués de voir 2 millions de jeunes écouter ce vieillard pourtant tellement exigeant. Mais justement il avait un coeur de Père : à la fois exigeant et plein de miséricorde : c’est pour ça que les jeunes l’écoutaient. C’est pour ça qu’ils écoutent Benoit XVI. Jean-Paul II dit : « Mes amis, vous avez tous une vocation au martyr. Ce ne sera plus le martyr sanglant des premiers chrétiens. Ce sera le martyr de la fidélité à contre-courant. ». Le martyr de la fidélité à contre-courant. Et pour bien montrer qu’il n’était pas complétement déconnecté du réel, et que dans son coeur de pape de 80 ans il avait encore un coeur jeune, il cite 3 exemples : « Je pense en particulier aux jeunes et à la difficulté de garder la pureté entre amis. Je pense aux fiancés et à la difficulté de rester chaste jusqu’au mariage.

Je pense aux jeunes consacrés et à la difficulté de rester fidèle à leur vocation ». Trois martyrs, trois formes de martyr de la fidélité à contre-courant. Martyr ça veut dire à la fois qu’on en prend plein la gueule mais ça veut dire aussi : je témoigne. Je témoigne !
Voilà pourquoi l’Eglise ne vous donnera pas d’autres discours que celui que j’ai essayé de vous tenir ce soir. C’est parce que vous êtes trop précieux à ses yeux ! Parce que les familles que vous allez fonder dans quelques années sont trop précieuses aux yeux de l’Eglise, aux yeux de Dieu pour qu’elle vous mente pour qu’elle soit complice. Non, elle vous tire vers le haut. Elle vous montre le sommet. Elle ne baissera pas la barre. Elle sera exigeante avec vous et en même temps elle sera infiniment miséricordieuse car elle ne vous laisse pas seul. Elle prendra tout le temps pour vous accompagner sur ce chemin.
Alors, je vous en supplie, vivez le vous-même ! Et surtout, surtout, dans vos groupes d’amis, dans vos classes, dans vos écoles, dans vos prépas, dans vos facs, donnez–en, redonnez-en le désir à ceux qui vous entourent. Amenez les nous ceux qui déconnent : qu’ils entendent ce truc-là, qu’ils soient percutés par ce truc-là. Qu’on leur dise enfin que c’est aujourd’hui et maintenant qu’ils préparent la solidité de leur foyer.
Je vous remercie.

via padre blog

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17 février 2011 4 17 /02 /février /2011 06:21

Philippe est un jeune auteur qui a pas mal écrit sur l'homosexualité, et la culture homosexuelle. Dans ses bouquins, comme sur son site, il ne cache pas que ces questions ne sont pas extérieures à lui-même, mais qu'il les vit dans sa chair, dans ses désirs, dans son coeur : il est homosexuel. Il ne cache pas non plus une deuxième réalité : il est catho. Il croit en Dieu, il aime l'Eglise. Vraiment.

Dans une lettre qui le questionne sur ce sujet, il explique pourquoi il pense que le discours de l'Eglise sur l'homosexualité est profondément juste, et comment il essaye, peu à peu, de le vivre pleinement, d'y trouver un chemin de bonheur vrai, et de liberté. Sans cacher les combats difficiles à travers lesquels il a à passer.

 
extraits (la totalité est lisible ici):

( NB : Pour comprendre la lettre : Paula demande à Philippe de lui expliquer comment , en tant qu'homosexuel et catholique, il reçoit ce que l'Eglise dit sur l'homosexualité. Elle veut pouvoir à son tour répondre à un garçon qui réflechit à une vocation de prêtre, mais qui est heurté par le discours de l'Eglise, alors qu'il aura à l'expliquer un jour )

 

" Chère Paula,

Je vais essayer finalement de répondre par écrit à ton mail: il m’inspire beaucoup de réponses qu’il me paraît important de développer, car elles pourront servir à beaucoup d’autres personnes que toi. On pourra en reparler par téléphone si tu veux… et surtout si on arrive à faire coordonner nos agendas !^^

Si tu le veux bien, je vais faire une sorte de lecture linéaire de ton courrier pour ne pas en perdre une miette.

 

Tu m’écris que ce garçon « a du mal à faire confiance aux enseignements de l’Église et parfois cela devient un vrai obstacle vis à vis de l’approfondissement de sa vocation. » De peur de paraître un peu dur et direct dès le départ, je te dirais que je crois qu’on ne peut pas engager un chemin vers la prêtrise si on n’aime pas profondément l’Église catholique, si on ne Lui fait pas d’avance une entière confiance, si on se laisse trop inspirer et influencer par la réputation médiatique fallacieuse et infamante qui sévit avec force en ce moment à son propos (comme quoi l’Église serait quand même un peu « en retard » sur certains sujets, en décalage avec les mutations sociales, et « fermée » d’esprit). L’Église catholique est humaine, défectueuse, mais malgré tout d’inspiration divine : elle est donc sanctifiée, en dépit de son humanité merdique. Et cela, il ne faut pas le remettre en doute ! La confiance a quelque chose de nécessairement arbitraire et aveugle, mais j’ai eu l’occasion d’expérimenter à bien des reprises la justesse du message de l’Évangile mais aussi du Pape et de son institution vaticane. Par exemple, pour partir de l’homosexualité, j’ai toujours fait confiance au message un peu abrupt et sec du Catéchisme de l’Église catholique à ce sujet, en me disant que l’Église avait raison sans avoir encore compris pourquoi, que je comprendrais plus tard, que je devais faire ma propre enquête pour trouver d’autres mots plus personnels et pallier à la concision du discours ecclésial. Et finalement, au jour d’aujourd’hui, je ne regrette pas du tout d’avoir été têtu dans mon aveuglement ! Même si je n’exprimerais pas les choses comme le Pape ou même un saint Paul, même si je me suis approprié son message sur l’homosexualité pour l’humaniser davantage, je reviens vers mon Église en Lui donnant raison et en La soutenant dans ses positions. Elle a vu juste par rapport à l’homosexualité en disant que les actes homosexuels étaient intrinsèquement désordonnés. Elle voit juste en demandant le célibat continent. Elle voit juste en exprimant sa méfiance par rapport aux couples homosexuels et au désir homosexuel. Et c’est quelqu’un comme moi, qui a étudié le sujet à fond à travers quatre livres et qui a passé 10 ans dans le monde associatif homo et dans le « milieu homo », qui le dit ! Pas un garçon qui exprime un avis de loin, parce qu’il n’assume ni son homosexualité ni le fait de s’en approcher. La confiance en l’Église – qui n’est absolument pas synonyme d’absence de regard critique ni de soumission scolaire à tout ce qui est dit – ne déçoit jamais, car je la crois profondément juste et surprenante. Oui, j’assume de plus en plus de faire partie de cette famille qu’est l’Église catholique, et je suis scandalisé qu’on maltraite ainsi mon grand-père, car il a le courage de dire tout haut ce qui doit être dit sur l’homosexualité, et sur plein d’autres sujets de morale sexuelle d’ailleurs. C’est quand on va lire directement les textes et ce que Benoît XVI dit qu’on se rend compte qu’il n’a rien du frustré que certains médias dépeignent. Il est particulièrement connecté à l’actualité.

 ....

« En ce moment, il est vraiment en train de mettre en question sa vocation à cause de ce sujet. Il a lu des commentaires sur la Lettre de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sur la pastorale à l’égard des personnes homosexuelles et il n’est pas d’accord avec cette position. Il pense que celle-là n’est pas une position miséricordieuse, comme celle de Jésus. Ce serait donc une contradiction avec l’Évangile. » Je comprends sa réaction première. Après, cette impression de manque d’ouverture tient non pas tant au contenu qu’à la brièveté des articles de cette Lettre de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Et il est clair que le message de l’Église, même s’il n’est pas faux, doit s’affiner, se préciser davantage, pour être plus aimant. Je trouve personnellement qu’il n’est encore pas assez question du désir homosexuel en lui-même, ni de son lien avec le viol. Du coup, il a du mal à peser sur la balance face au discours bien-pensant de l’ouverture inconditionnelle à l’autre. Le garçon dont tu me parles ne doit pas perdre de vue que l’amour du prochain n’est pas un « oui » sans réserve, mais parfois un « non » et une exigence posée avec fermeté. Jésus accueille toujours l’autre sans réserve, mais les actes humains avec beaucoup de réserves et d’exigence ! Parce qu’Il tient à l’Amour autant qu’aux personnes aimées par cet Amour. Et parce qu’Il nous responsabilise, nous met devant nos limites humaines et notre liberté. Si nous ne comptions rien pour Lui, Il ne se donnerait pas la peine de s’opposer à nos fantasmes parfois bien intentionnés de se prendre pour Lui. Or, Jésus n’accueille pas la femme adultère avec un sourire mièvre et une ouverture d’esprit relativiste : Il l’aime profondément, et c’est pour cela qui lui dit aussi sans détour : « Va, et désormais ne pèche plus. » Il accueille la personne, mais refuse le péché. Il formule explicitement une demande qui condamne l’acte tout en relevant l’âme pécheresse. C’est la raison pour laquelle je trouve le message de l’Église sur l’homosexualité exigeant mais très évangélique. C’est l’amertume de la coupe offerte.

...

« Il pense aussi que ce n’est pas juste que pour les hétérosexuels il y ait deux options : la vie matrimonielle et la chasteté consacrée à Dieu, mais pour les homosexuels il n’y a que celle de la chasteté. » Alors, déjà, entendons-nous bien dans les termes. La chasteté n’est pas équivalente à la continence ou à l’abstinence : elle est aussi à vivre au sein d’un couple femme-homme, ou entre amis, ou même entre un artiste et son œuvre d’art, car elle est cette juste distance qui permet la relation, cette résistance à la fusion destructrice. Après, l’appel à la continence pour les personnes homosexuelles est, c’est vrai, un peu « brut de pomme », il faut le reconnaître. Moi-même, il m’a beaucoup questionné à un moment, quand je commençais à assumer mon désir homosexuel. Je me retrouvais dans l’assistance de messes où la condition homosexuelle n’était pas du tout abordée (genre le « Journée annuelle pour les vocations » ou le « Dimanche pour la famille »). Les prêtres, dans leurs homélies, ne proposaient que deux options de vocations possibles pour suivre le Christ : soit le couple marié (que je ne pouvais pas vivre), soit le célibat consacré vécu dans la prêtrise (que je ne pouvais pas vivre non plus, puisque l’entrée dans les séminaires était barrée pour les personnes homosexuelles). Je trouvais ça un peu court et paniquant comme raisonnement ; à l’époque, j’en pleurais presque, et je criais intérieurement vers le Seigneur : « Mais Seigneur, quel chemin reste-t-il pour nous, personnes homosexuelles ??? Quelles issues de secours ??? Pourquoi je n’aurais pas le droit d’aimer, moi aussi, puisque tu m’as fait un cœur pour aimer ? » Cette révolte ne m’a pas fait quitter l’Église pour autant (ma foi était trop forte). Elle m’a donné au contraire l’impulsion de me questionner et d’inaugurer un nouveau chemin. Et de surcroît, avec le temps, j’ai compris que cette voie restreinte et étroite de la continence proposée aux personnes homosexuelles n’avait rien d’une condamnation de l’Amour, mais était précisément une demande spécifique qui reconnaissait notre singularité à nous, personnes homosexuelles, et aussi qu’elle n’était ni plus facile ni moins facile à vivre que le mariage ou le sacerdoce : elle implique le même renoncement, le même don entier de soi, la même liberté. Elle n’est pas moins un chemin où l’on peut aimer vraiment. Ce n’est pas le nombre de choix qui nous sont proposés qui détermine notre degré de liberté ou notre bonheur, mais bien notre choix entier à une personne unique, que celle-ci soit une personne du sexe dit « opposé » ou Jésus. Et les personnes homosexuelles ne sont pas privées de Jésus : elles sont même, de part les limites imposées par leur désir, plus spécifiquement orientées vers « la meilleure part ». Alors pourquoi s’en plaindraient-elles, ou pleureraient-elles d’être mises à l’écart du modèle du Couple présenté par notre société ultra-érotisée comme la seule structure d’amour vrai ? Quelque part, leur condition homosexuelle les prépare plus directement et plus fermement aux noces royales célestes. Si elles savent la saisir, c’est une chance pour elles d’être en quelque sorte acculées, de par un désir intérieur qu’elles n’ont pas choisi, à un don entier à la personne de Jésus, puisqu’elles ne sont pas appelées par l’Église à vivre autre chose avec quelqu’un d’autre. L’Église leur demande tout de suite quelque chose de grand, de complètement fou humainement parlant, mais de glorieux dans l’Éternité. Elles devraient s’en réjouir ! Tout ceci, cependant, ne prend sens qu’à la lumière de la foi et de la Résurrection.

...

« Puisque moi je ne suis pas homosexuelle, il est vraiment difficile pour moi de faire un jugement. Je me suis renseignée un peu, mais je ne sais pas quelle opinion accepter comme juste. J’avoue mon ignorance dans ce thème et c’est pour cela que je vous demande votre aide. » N’aies pas peur, Paula, de tes impressions, de tes avis, ou jugements raisonnés. L’homosexualité est humaine. Même si tout le monde ne la ressent pas, elle continue d’appartenir à tout le monde, et tous peuvent en parler – y compris les prêtres « hétérosexuels » ! – car la réflexion sur le Désir rejoint tout un chacun. L’homosexualité n’est pas un sujet qui appartient spécifiquement aux personnes homosexuelles, quand bien même la plupart d’entre elles le laissent croire pour ne pas entendre ce que le monde extérieur a de pertinent à leur dire sur les limites nombreuses de leur désir. Nous avons le devoir, en tant que chrétiens, de nous positionner. Et j’ai vu des personnes dites « hétérosexuelles » traiter de l’homosexualité avec bien plus de pertinence et de distance que ceux qui ont le nez dans le guidon et si peu de recul sur eux-mêmes ! Alors fais-toi confiance.

 

 

« Puisque vous êtes homosexuel et catholique, est-ce que vous pourriez me répondre à quelques questions ? Par exemple, vous êtes d’accord avec : ‘L’inclination particulière de la personne homosexuelle constitue néanmoins une tendance, plus ou moins forte, vers un comportement intrinsèquement mauvais du point de vue moral. C’est la raison pour laquelle l’inclination elle-même doit être considérée comme objectivement désordonnée.’ (selon la Lettre de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sur la pastorale à l’égard des personnes homosexuelles). C’est-à-dire, pour vous l’inclination homosexuelle, est-elle désordonnée et considérez-vous le comportement homosexuel comme intrinsèquement mauvais ? » Oui, je suis d’accord avec ces propos. Ils sont certes explicites, mais droits. Ayant été témoin du désordre intérieur et extérieur que provoquait la justification du désir homosexuel dans la vie des personnes qui s’y soumettaient aveuglément comme s’il s’agissait d’un désir qui les définissait entièrement ou qui était équivalent à l’amour entre une femme et un homme qui s’aiment vraiment ou entre un homme continent et Dieu, je peux dire que j’y souscris. Après, j'ajouterais à ces propos ma propre étude de terrain. J’ai recensé dans les œuvres homosexuelles (films, romans, biographies, discours de nombreux sujets homosexuels…) toutes les occurrences inconscientes qui étaient faites au mot « désordre », et elles sont nombreuses ! (pourtant, elles ont été faites par des personnes qui défendaient l’authenticité de leur désir homosexuel !) J’ai également décrit la nature dispersante, c’est-à-dire plus divisante qu’unifiante, du désir homosexuel, à travers l’étude de symboles récurrents dans les fictions traitant d’homosexualité : les visages coupés en deux, les corps éclatés, les animaux à deux têtes, les jumeaux, les miroirs brisés, les doubles schizophréniques, etc., toutes ces figures symboliques de la division. Pour moi, ces images sont le langage du désir homosexuel, un élan qui conduit davantage à la dispersion et à des actes où le fantasme narcissique et les pulsions font loi, plutôt qu’à la Réalité et à la Vérité (ce qui ne signifie pas pour autant qu’ils soient totalement déconnectés de ces deux dernières).

 

« Pour moi, c’est difficile à comprendre que, étant l’homosexualité une structure de la personne, même qu’elle ne soit pas génétique dans la plupart des cas, ce soit quelque chose de mauvais et désordonné. Si je suis sincère, dans mon ignorance, moi je préfèrerais que l’homosexualité puisse être changée avec quelque thérapie et devenir hétérosexualité. Mais selon ce que j’ai lu, en psychologie cela n’est pas accepté, ni conseillable, même s’il y a des groupes qui encouragent le changement en l’appelant conversion, n’est-ce pas ? » C’est vrai que ce n’est pas souhaitable de mettre l’homosexualité sur le terrain de la génétique ou de la maladie du simple fait qu’elle n’est pas un choix. Pour autant, même si je ne prétends pas trancher entre l’inné et l’acquis (car pour moi, l’homosexualité reste une énigme à ne pas élucider complètement pour laisser à celui qui la ressent une complète liberté, pour ne pas la transformer en destin, pour ne pas « pathologiser » ni essentialiser le désir homosexuel et lui donner trop d’importance par rapport à la personne homosexuelle), j’ai constaté que le désir homosexuel était à la fois la marque d’une blessure liée à un contexte de violence réel (viol, inceste, mépris de soi, désir d’être objet, isolement amical, etc.) et aussi le révélateur de coïncidences et de terrains porteurs (déterminants ou non) marqués par une absence de désir. Alors bien sûr, il faut être très prudent quant aux thérapies collectives et à toutes ces sectes qui stigmatisent « les » homosexuels et les réduisent à leur désir homosexuel pour mieux le leur ôter et faire croire à une miraculeuse conversion à « l’hétérosexualité ». Personnellement, je n’y crois pas, entre autres parce que je ne considère pas l’orientation homosexuelle comme déterminante de l’intégralité de la personne qui la ressent, ni comme le mal absolu. En plus, ce qui se joue au niveau de la sexualité est très mystérieux et profond : je ne crois pas qu’on puisse changer complètement quand on est homosexuel, sauf ceux qui se sentent bisexuels. Cela dépend de la profondeur de l’ancrage de l’homosexualité en nous. Bref, la blessure homosexuelle reste une énigme dont je n’ai pas les clés. Après, nous avons tous quelque chose en nous à guérir… et il est clair que le désir homosexuel, si on s’y adonne, blesse, et indique une fragilité dont il faut prendre compte. J’ai vu chez les personnes homosexuelles qui m’entourent beaucoup de frustration, de peur, de timidité, de haine de soi, de misanthropie (déclinée en misogynie ou en misandrie), de manque de confiance en soi. Cela n’est pas spécifique au désir homosexuel (il existe d’autres désir dispersants), mais le désir homosexuel est marqué par ce désordre.

 

 

« Alors, comment comprenez-vous et vivez-vous votre orientation sexuelle ? » Au moment où je vous écris ces lignes, j’essaie de la vivre dans la continence. Après 29 ans de célibat complet, puis une période d’un an et demi d’expérimentation de la relation charnelle homosexuelle avec des garçons, je reviens doucement mais sûrement à la continence. En tout cas avec plus d’assurance. Cette promesse reste à confirmer sur la durée et la joie. Mais pour l’instant, ça semble en bon chemin ! Mon cœur est brûlant, et plus brûlant qu’avant !

 

 

« Par rapport à la phrase suivante de la même lettre, êtes-vous d’accord avec cette affirmation ? ‘En réalité, il faut aussi reconnaître à ceux qui ont une tendance homosexuelle la liberté fondamentale qui caractérise la personne humaine et lui confère sa dignité particulière. En raison de cette liberté, comme en tout renoncement au mal, l’effort humain, éclairé et soutenu par la grâce de Dieu, pourra leur permettre d’éviter l’activité homosexuelle.’ Est-ce que vous croyez qu’une personne homosexuelle peut éviter l’activité sexuelle et doit le faire pour son bien ? Êtes-vous d’accord avec l’option de la chasteté pour tous les homosexuels chrétiens ? Ou bien, est-ce que vous pensez que l’Église doit être plus ouverte ? Dans quelle direction ? Par exemple, pensez-vous que la pastorale catholique à l’égard des homosexuels devrait être orientée vers le soutien de la fidélité des couples homosexuels stables ? » Oui, je suis d’accord avec la phrase citée au-dessus, car je crois en la puissance d’action de Dieu en nous. Après, cette action n’est ni spectaculaire (on ne demande pas à un blessé de courir le 100 mètres !), ni euphorique, ni un appel au mariage forcé, ni un encouragement à l’abandon de son désir homo. Au contraire, plus on s’approche sans peur de son désir homosexuel et du « milieu homo » pour les reconnaître et comprendre comment ils fonctionnent, moins on a de risques de se confondre avec lui et de le laisser diriger notre existence. Sinon, bien évidemment, j’encourage au respect des couples homosexuels et au soutien de la fidélité en leur sein, sans pour autant se leurrer sur leur fragilité objective. Il n’y a pas à idéaliser l’amour homosexuel, car il possède beaucoup de limites (et pas seulement parce que la société lui mettrait des bâtons dans les roues ; c’est le désir homosexuel qui est, par nature, faible et violent). Il n’y a pas non plus à lui retirer le qualificatif d’ « amour », car même si c’est un amour limité, il est, à de rares occasions, le lieu de l’échange de différences, de tendresse, d’engagement sincère, qu’on ne peut pas négliger.

 

 

« Est-ce que vous avez une expérience d’Église différente de l’image qu’on obtient en lisant seulement cette lettre ? » J’avoue qu’à ce jour, je n’ai jamais rencontré de couple homo qui m’emballe vraiment (et ce n’est pas faute d’en avoir rencontrés !). Mais il ne faut jamais dire jamais. Mon scepticisme n’est pas fermé. Si je tombe un jour sur un couple homosexuel qui me semble solide et heureux sur la durée, je n’hésiterai pas à l’exprimer. Je peux juste dire à l’heure actuelle « J’attends de voir… », même si je ne suis toujours pas convaincu par la force de l’amour homo et que je sais de mieux en mieux pourquoi.

 

Du point de l’expérience d’Église à proprement parler, je n’ai pas rencontré véritablement de personnes homosexuelles qui vivaient une combinaison harmonieuse entre foi et homosexualité : soit elles essayaient de former une gay Church tout en s’éloignant de l’Église-Institution (comme dans l’association chrétienne David et Jonathan), soit j’ai croisé quelques garçons isolés qui refoulaient leur homosexualité dans une pratique religieuse dans laquelle ils taisaient leurs penchants (cas très rares... Et il y a dans le lot certains ecclésiastiques…). Mais j’avoue que je ne connais, à ce jour, aucun garçon comme moi qui assume aussi publiquement à la fois sa foi pratiquante catholique et son homosexualité.

 

Concernant l’accueil des personnes homosexuelles dans les églises, je trouve les prêtres encore timides, timorés même, par rapport au sujet. Cela les rend souvent maladroits, voire un peu jugeants. L’Église catholique, sur le terrain, a encore du mal à prendre le thème de l’homosexualité à bras le corps. Il faudrait une formation, un topo, une parole forte, sur laquelle se fonder, pour éviter les bourdes et l’éloignement de certaines personnes de l’Église à cause du seul sujet de l’homosexualité.

 

 

« Pourriez-vous me conseiller aussi de la bibliographie qui me permette de me renseigner mieux à ce sujet ? (soit sur l’homosexualité, soit sur la position de l’Église). » Je ne peux que te renvoyer à Xavier Thévenot, Jacques Arènes, ou encore Xavier Lacroix ; ou, dans un registre profane et psychanalytique, mais non moins solide, Jean-Pierre Winter. Je n’ai pas trouvé mieux ! Et puis bien sûr, mon livre… ;-)

 

 

« Permettez-moi encore une autre question : que pensez-vous des mariages entre personnes homosexuelles et sur l’adoption d’enfants de leur part ? » J’en parle justement dans mon essai. En quelques mots, je ne suis favorable ni au mariage entre personnes homosexuelles, ni à l’adoption d’enfants. Dans les deux cas, c’est au nom du respect de la différence des sexes (que consolide le mariage d’amour vrai) et de la réalité de la famille, que j’avance cet avis. Attention, quand je dis ça, je mets fortement en garde contre une sacralisation nataliste de la procréation, ou une idéalisation de la différence des sexes. Il ne suffit pas que les enfants soient physiquement là, ou qu’un couple soit composé d’une femme et d’un homme, pour que l’amour soit là. Il faut non seulement que la différence des sexes soit présente mais aussi qu’elle soit couronnée par le désir vrai et libre entre deux personnes différemment sexuées, et ensuite par l’arrivée des enfants, pour pouvoir vraiment parler d’amour puis de famille.

 

 

« Je m’excuse parce que je me rends compte que je vous ai fait un vrai interrogatoire. Cela parle de mon ignorance sur ce thème. Je vous remercie de tout mon cœur de votre collaboration. En attendant de vos nouvelles, que Dieu vous bénisse. Paula »

 

 

Paula, je veux te remercier chaleureusement de m’avoir donné l’occasion, par ton mail plein d’interrogations, d’aborder des problématiques centrales sur l’homosexualité. Tes questions témoignent chez toi d’une foi très vivante, juste, acérée, en mouvement, fertile. C’est génial ! Tu poses les bonnes questions, et tu me permets de mettre des mots sur ce qui m’habite depuis longtemps et que je n’avais jamais formulé comme ça. Il y a 2 ans, un prêtre âgé et très proche ami de ma famille, suite à la lecture de mon livre, m’avait suggéré d’écrire un petit fascicule proposant un guide pratique pour l’accueil des personnes homosexuelles par l’Église. Et j’ai l’impression que grâce à ton questionnement, son souhait est réalisé. Il est impressionnant de voir combien le seul thème de l’homosexualité est facteur de discorde, de divisions internes/extérieures, et d’éloignement de l’Église. Je l’ai déjà observé même chez les jeunes adultes cathos encore présents dans nos églises. Tu as donc touché un problème crucial. Merci à toi. Du coup, je publierais bien ce mail que je t’envoie, et notre échange, sur le site de mon livre. M’y autorises-tu ? Que Dieu, qui est toute-puissance d’Amour, te bénisse. Ton (déjà) frère Philippe.

 

Philippe Ariño

 

via le site de padreblog

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16 février 2011 3 16 /02 /février /2011 06:15

dans le monde : + 1,4%

Gloire à Dieu.

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15 février 2011 2 15 /02 /février /2011 06:21

voici les poupées bibliques aux Etats-Unis pour changer des Gijo violents et des barbies peu vécues. Voici Moïse, Jésus, Marie, Noé, David et Goliath...en figurine d'action, parlante ou en peluche (Jonas et la baleine par exemple...)

http://www.paraboles.net/site/freaky_boutique/david_goliath.jpgIls sont surnommés les "blessed toys" et on les trouve dans les supermarchés classiques européens..“Tu ne commettras point l’adultère. Tu ne voleras point”, répète inlassablement Moïse, du haut de ses 30 centimètres. “Je suis le fils de Dieu”, proclame pour sa part le Jésus miniature. “Avec Dieu, tout est possible”, professe Marie. On trouve aussi Josué, Samson et le Léviatan.

http://www.bibletoys.com/v/vspfiles/photos/TOG85040-2T.jpg

http://www.bibletoys.com/v/vspfiles/photos/MOF40101-2T.jpg

http://www.bibletoys.com/v/vspfiles/photos/MOF40116-2T.jpg

le bateau de galilée avec les 12 discipleshttp://www.bibletoys.com/v/vspfiles/photos/TOG85034-2T.jpg

tous ces jouets sont produit par une société nommée One2Believe et on peut voir leurs jouets ici, cliquez sur Toy store!

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 06:25

Au-delà de tous les dangers et dérives de facebook, cela peut être un bon instrument d'évangélisation: extrait d'un article d'alliance presse (protestant):

 

Christian Kuhn indique que trois de ses contacts ont trouvé le chemin de la foi grâce à Facebook. Le réseau social lui a permis de reprendre la conversation avec des amis qu’il avait perdus de vue. Facebook lui a également permis de clarifier une mauvaise relation de travail avec un ancien collègue.

Stéphane Wyss, missionnaire sur internet à Campus pour Christ, a ouvert il y a deux ans une page sur la Bible. Aujourd’hui, elle compte plus de 135 000 fans, aussi bien des chrétiens convaincus que des «chercheurs de Dieu». Les gens commentent les informations publiées, posent des questions. Et la «magie» de Facebook fait le reste: «Le plus souvent, ce sont les autres fans qui répondent aux chercheurs de Dieu», indique son initiateur. Lorsque ce n’est pas le cas, Stéphane Wyss sollicite un «e-coach». Il se réjouit de cette opportunité missionnaire. Il incite toutefois les chrétiens à se former pour apprendre à dialoguer avec d’autres usagers sans les dégoûter de leur quête de Dieu. Connaitredieu.com aussi recourt à Facebook pour donner du poids à sa présentation de l’Evangile dans les pays où il est très fortement implanté.
«Les chrétiens doivent clairement être présents sur Facebook pour y faire rayonner leur foi», postule Christian Kuhn. Les Etats, l’économie et les Eglises ont pris la mesure de son importance et proposent un nombre croissant de services accessibles avec un identifiant Facebook (même si ce n’est pas le vote en ligne...). Craignant pour leur autorité, la Chine, l’Iran, le Pakistan ou l’Arabie Saoudite ont en revanche décidé de le bannir de leur territoire.

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13 février 2011 7 13 /02 /février /2011 06:35

... à Fribourg:

Pour cette édition 2011 du forum des métiers le vicariat catholique présente parmi les autres exposants 8 métiers:

 
  • Agent/e pastoral/e
  • Catéchiste
  • Diacre catholique
  • Prêtre catholique
  • Religieux/se
  • Sacristain/tine
  • Théologien/ne catholique UNI
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